06 novembre 2010

Les tours de magie mettent en évidence des résultats étonnants au sujet de l'autisme

Traduction : G.M.

ScienceDaily (21 octobre 2010) - Les magiciens se fondent sur le détournement-- Ils font porter l'attention sur un endroit précis alors qu'ils réalisent leurs manipulations à un autre endroit. Il nous semble que les personnes avec autisme devraient être moins sensibles à une telle manipulation sociale. Mais une nouvelle étude au Royaume Unis met en évidence que des personnes avec un trouble du spectre autistique se font avoir par le tour de la boule qui disparait dans lequel un magicien feint de jeter une boule en l'air alors qu'il la tient cachée dans sa main.

Dans l'illusion de la balle qui disparait, un magicien jette une boule en l'air plusieurs fois. Sur le dernier jet, il feint simplement de la jeter, faisant un mouvement de lancer et regardant le mouvement ascendant de la balle qui est restée cachée dans sa main. Mais les observateurs jureraient qu'ils ont « vu » la boule quitter la main. Cette indication inexacte dépend des règles sociales ; l'assistance observe le visage du magicien. Les gens avec l'autisme sont connus pour avoir des difficultés à interpréter les indicateurs sociaux, ainsi Gustav Kuhn d'université de Brunel et ses co-auteurs Anastasia Kourkoulou et Susan R. Leekam d'université de Cardiff ont pensé qu'ils pourraient employer des tours magiques pour comprendre comment les gens avec l'autisme fonctionnent.

Pour cette expérience, 15 adolescents et jeunes adultes avec le désordre de spectre d'autisme et 16 sans autisme ont observé une vidéo d'un magicien exécutant l'illusion de la balle qui disparait . Alors ils ont été invités à marquer où ils ont pour la dernière fois vu la boule sur une image immobile du magicien. Le dernier endroit qu'elle est apparu était dans la main du magicien, mais beaucoup de personnes marquent une position plus haute que la main du magicien et disent qu'il a jeté la balle. « Noussuspections fortement que les individus avec autisme qui utilisent moins bien les indicateurs sociaux que les individus au développement neurotypique moins que typique sociaux de sélections, » dit Kuhn -- pobserveraient la boule plutôt que le visage du magicien, et auraient ainsi une meilleure idée de ce qui s'est produit.

Maisc'est exactement le contraire qui s'est produit. Les personnes avec l'autisme étaient beaucoup plus nombreux à penser que le magicien avait jeté la boule. Kuhn spécule que c'est parce que les personnes dans l'étude étaient toutes les étudiantes d'un centre spécialisé dans l'autisme, dans lequel elles auraient appris à utiliser les indicateurs sociaux. Quand il a examiné où leurs yeux avaient regardé, il a constaté que, comme les personnes au développement neurotypique,les personnes avec autisme regardaient d'abord le visage du magicien -- mais leurs yeux sont restés plus longtemps à fixer les yeux. Ils ont également éprouvé plus de difficultés à fixer leurs yeux sur la balle.

Les résultats sont édités en la Science psychologique, un journal de l'association pour la Science psychologique.

« Ce qui nous proposons est que les individus avec l'autisme ont des problèmes particuliers à porter leur attention au bon endroit au bon moment, » Kuhn dit. Ceci peut causer des difficultés dans des situations sociales, quand vous devez pouvoir prêter votre attention sur la bonne chose au bon moment. Kuhn voudrait répéter l'expérience chez les enfants avec l'autisme, qui a pu encore bénéficier denseignements sur les habilités sociales afin de voir si elles sont elles aussi sensibles à l'illusion.

13 octobre 2010

Une étude sur les liens entre jaunisse et autisme soulève des questions sans réponses

Une étude danoise vient de montrer que l’autisme est plus courant chez les enfants qui ont eu une jaunisse à la naissance. Cependant, les chercheurs ont averti qu'ils ne savent pas comment les deux conditions peuvent être liées et les nouveaux parents ne devraient pas être alarmés.

La jaunisse douce est assez commune et généralement inoffensive. On sait que la jaunisse sévère, non traitée peut entraîner des dégâts cérébraux, mais c'est très rare et aucune preuve n’existe que ces dégâts peuvent être à l’origine d’un développement autistique. Il est possible que les enfants génétiquement prédisposés à l'autisme puissent aussi être plus vulnérables que d'autres à la jaunisse.

Pour Rikke Damkjaer Maimburg, principal auteur et chercheur à l'Université Aarhus du Danemark, s’il est possible de faire un lien entre autisme et jaunisse, l'étude ne répond pas à la question de savoir si l’une des maladies est à l’origine de l'autre. Cette étude porte sur les données médicales de 733826 enfants nés au Danemark entre 1994 et 2004. Sur l’ensemble de la population étudiée, plus de 35.000 nouveau-nés ont eu la jaunisse, tandis que l'autisme a finalement été diagnostiqué chez 577 enfants. Parmi les enfants avec autisme, près de 9 pour cent ont eu la jaunisse. En comparaison seul 3 pour cent des enfants sans autisme ont eu une jaunisse.

Résultats :
L'exposition à la jaunisse chez les nouveau-nés a été associée à un risque accru des troubles de développement pour des enfants nés au terme.

L'augmentation du risque de développer un trouble du spectre autistique après exposition à la jaunisse chez un nuveau-né était entre 56 % (HR : 1.56 [intervalle de confiance de 95 % [CI] : 1.05-2.30]) et 88 % (HR : 1.88 [95 % CI : 1.17-3.02]).

L'augmentation du risque de développer un autisme infantile était de 67 %

Ce risque pour l'autisme infantile était plus important si l'enfant :

  • a été conçu par une femme ayant déjà eu un enfant
  • est né entre octobre et mars


Le risque pour l'autisme infantile a plus faible si l'enfant :

  • a été conçu par une femme primipare
  • est né entre avril et septembre


Des études antérieures sur un lien possible entre autisme et ictères avaient donné des résultats contradictoires.

Les nouveaux résultats ne devraient pas effrayer les parents dont les nouveau-nés sont atteints de jaunisse, a déclaré le Dr Thomas Newman, pédiatre et épidémiologiste à l'Université de Californie à San Francisco qui a étudié le même sujet et n'a trouvé aucun lien.

La jaunisse légère peut provoquer une teinte jaune-orange de la peau. Ce sont des signaux qui indiquent tout simplement que les foies des nouveau-nés ne sont pas totalement matures. Les nouveau-nés sont généralement examinés à la jaunisse avant de quitter l'hôpital, et les symptômes disparaissent généralement en une ou deux semaines sans traitement.

"La jaunisse est presque toujours sans danger", selon M. Newman. "Les preuves d'une association (avec l'autisme) est insuffisante et incohérente et les preuves de causalité n’existent pas."

L'étude manquaient de données sur la gravité de la jaunisse, qui consiste à avoir des niveaux élevés de bilirubine dans le corps. La bilirubine est un pigment jaunâtre créé en tant qu'organe recycle les vieux globules rouges. Il est transformé par le foie; durant la grossesse foie de la mère gère le travail et parfois le foie des nouveau-nés prendre un certain temps pour lancer en

Aucun lien entre autisme et ictère n'a pas été observé chez les enfants danois nés prématurément. Les auteurs ont proposé que le développement du cerveau après de naissance pourrait être plus vulnérables à des niveaux élevés de bilirubine, mais ce n'est qu’une hypothèse.

17 septembre 2010

Un gène sur le chromosome X impliqué dans le développement autistique

Compilation de news sur le sujet

Des chercheurs canadiens viennent de mettre en évidence le rôle d'un gène du chromosome X chez plusieurs patients autistes. Cette étude, publiée dans le journal Science Translational Medicine pourrait expliquer la prévalence de l’autisme environ quatre fois plus élevée chez les garçons que chez les filles. Les résultats des études génétiques sur l’autisme tendent à montrer qu’un grand nombre de gènes situés sur plusieurs chromosomes pourraient être impliqués dans de développement autistique. Bien que l’attention des chercheurs se soit spécialement portée sur le chromosome X, du fait de la grande proportion de garçons se développant avec autisme, les résultats étaient peu probants jusqu’à aujourd’hui.
Pour cette recherche, les chercheurs ont analysé la séquence génétique de 2000 individus atteints de Trouble du Spectre Autistique (TSA) et d'autres atteints de déficience intellectuelle. Ils ont ensuite comparé les résultats avec les séquences de l'ADN de plusieurs milliers d'individus en bonne santé.
Une altération du gène PTCHD1 du chromosome X a été observée dans 1% des 2.500 cas d'autisme analysés mais pas chez les hommes du groupe contrôle. Les sœurs des hommes atteints de TSA - dont le gène avait subi la même mutation - n'en étaient pas atteintes.
«Bien que ce pourcentage puisse paraître bien mince pour la majorité des gens, il s'avère prometteur pour les généticiens puisque de nombreux gènes sont impliqués dans les TSA», précise M. Scherer.
Les garçons héritent d'un chromosome X de leur mère et un chromosome Y de leur père.
Les filles possèdent un second chromosome X ce qui constitue une protection dans le cas ou le gène PTCHD1 est absent du premier chromosome X. Les garçons qui ne disposent que d’un seul chromosome X, courent de « plus grands risques de développer un Trouble du Spectre Autistique ou une déficience mentale», explique M. Scherer. « Cependant, même si ces femmes sont protégées, le TSA pourrait faire son apparition dans la prochaine génération de garçons de leurs familles.»
"Dans sept des familles étudiées, le gène était très légèrement altéré, dans trois autres, la disparition du gène a induit une débilité mentale", dit le docteur John Vincent, co-directeur de la recherche. "C'est un tout petit pas, mais cela représente une avancée considérable, compte tenu du niveau actuel de nos outils d'analyse. »
L’hypothèse avancée par les chercheurs est que le gène PTCHD1 joue un rôle dans la trajectoire neurologique qui permet la transmission d'informations aux cellules lors du développement du cerveau. La mutation de ce gène interférerait au cours du processus déclenchant l'apparition des TSA, conclut M. Vincent.

16 septembre 2010

Les bambins immunisés contre le bâillement contagieux

Traduction G.M.

Les enfants de moins de 4 ans ainsi que les enfants avec autisme semblent être immunisés contre le bâillement contagieux, un phénomène dans lequel une personne baillant entraîne une réaction en chaîne d’ouverture de bouches.
Des chercheurs de l’Université du Connecticut ont observé 120 enfants de 1 à 6ans se développant normalement et 30 enfants de 6 à 15 ans se développant avec un trouble du spectre autistique, pour les besoins d’une étude dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue Child Development.
Ils ont trouvé que bien que les bébés baillent spontanément dans l’utérus, la plupart des enfants ne montrent aucun signe de sensibilité au bâillement contagieux jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de 4 ans.

Signe possible d’empathie
L’étude montre aussi que les enfants avec autisme sont moins sensibles aux bâillements contagieux que les enfants sans autisme de même âge mental et chronologique, et plus l’autisme d’un enfant est sévère moins il est sensible au bâillement.
« Etant donné que le baillement contagieux peut être un signe d’empathie, l’étude suggère que l’empathie et le mimétisme qu’il sous tend se développent lentement au cours des premières années de la vie, et que les enfants se développant avec un trouble du spectre autistique peuvent manquer des indices subtils qui les lient émotionnellement aux autres. »
Chez les adultes, le bâillement contagieux est souvent épidémique puisque la moitié des adultes y répondent.

Une protéine neuronale malformée liée au trouble autistique

Traduction G.M.

Une équipe internationale de scientifiques dirigée par des chercheurs de l'Université de Californie, San Diego, a identifié le mauvais repliement et d'autres anomalies moléculaires dans une protéine clé du cerveau associée aux troubles du spectre autistique.

Palmer Taylor, vice-chancelier adjoint de sciences de la santé à l'UC de San Diego et doyen de la faculté de pharmacie et des sciences pharmaceutiques Skaggs, et ses collègues rapporte dans l'édition du 10 Septembre du Journal of Biological Chemistry que le mauvais repliement d'une protéine appelée neuroligine-3, en raison à des mutations de gènes, provoque des deficiences de conduction qui peuvent conduire à des communications anormales entre les neurones.

Le repliement génétique des neuroligines est suspecté d’empêcher la formation normale et le fonctionnement des synapses neuronales. La mutation génétique a été trouvée chez les patients atteints d'autisme.

«C’est sensé qu’il existe un lien,» explique Taylor. «Les neuroligines sont impliqués dans le maintien des synapses neuronales et leur dysfonctionnement est susceptible d'affecter une maladie du développement neurologique.

Les neuroligines sont des protéines post synaptiques qui aident à l’assemblage des synapses en les connectant avec des protéines synaptiques associées appelées neurexines. Elles font partie de la vaste famille du groupe des protéines alpha-béta-hydrolase qui inclut de nombreuses protéines qui ont des fonctions de catalyse, d’adhésion et de sécrétions.

A l’aide de cultures vivantes de neurones, les chercheurs ont constaté que les différentes mutations à l’origine de differents degrés de mauvais repliement de la structure de la proteine, qui se traduisent en déficiences de connexion de sévérité variable par rapport à la protéine alpha-beta-hydrolase, entrainent différents troubles congénitaux

L’association des neuroligines et des mutations génétiques est relativement nouvelle en science. L’idée a été émise il y a 15 ans et le lien a été mis en évidence il y seulement 7 ans. Taylor explique que l’indentification et la description du lien avec la malformation de la protéine améliore la compréhension des causes complexes de certains autismes, ainsi que l’influence respective des gènes et de l’environnement et offre peut-être de nouvelles cibles pour les thérapies médicamenteuses potentielles.

« Si la mutation est identifiée précocement, il pourrait être possible de restaurer les neurones affectés avant que les connexions synaptiques anormales ne soient établies », explique Davide Comoletti, co-auteur et chercheur à la the Skaggs School of Pharmacy. "Mais il reste encore beaucoup de travail. Nous pouvons être capables de trouver un traitement pour des cellules in vitro mais restaurer une fonction in vivo peut être impossible en utilisant la même stratégie.

14 septembre 2010

Pas de lien entre le mercure dans les vaccins et l’autisme

Traduction par G. M.

Une nouvelle étude gouvernementale ajoute une preuve supplémentaire au fait que le thimerosal, un conservateur à base de mercure utilisé jusqu’à récemment dans de nombreux vaccins, n’augmente pas les risques d’autisme chez l’enfant.

Elle montre que les enfants qui ont été exposés très tôt à une haute concentration de conservateur – à travers les vaccins qu’ils avaient reçus ou que leurs mères avaient reçus quand elles étaient enceintes, n’étaient pas susceptibles de développer de l’autisme, y compris ddeux sous-types d’autisme.

« Cette étude devrait rassurer les parents qui suivent le calendrier vaccinal recommandé”, explique le docteur Frank Destefano, directeur du Immunization Safety Office au Centers for Disease Control and Prevention (CDC) à Atlanta, et auteur principal de l'étude.

Les préoccupations au sujet d'un lien entre les vaccins et l'autisme ont été soulevées en premier, il y a plus de dix ans par un médecin britannique Andrew Wakefield.

Son rapport , fondé sur 12 enfants, a été discrédité et le journal qui l’a publié s’est rétracté au début de cette année. Entre-temps, il a suscité un débat mondial féroce entre scientifiques et i la provoqué la peur de nombreux parents qui ont hésité à utiliser les vaccins recommandés contre la rougeole, les oreillons et la rubéole.

S’ensuivirent des foyers d’épidémie de ces trois maladies.

Une grande inquietude portait sur le rôle possible du thimerosal dans le développement autistique, un état qui affecte à peu près une personne sur 110 selon le CDC.

La plupart des scientifiques considèrent l’autisme comme un trouble du développement, probablement influencé par les gènes.

L’autisme a un spectre très large et les troubles vont du Syndrome d'Asperger léger au retard mental grave avec handicap social, et il n’existe aucun remède ou bon traitement.

Les chercheurs du CDC ont utilisé des données concernant des enfants américains nés entre 1994 et 1999, qui étaient inscrits dans une des trois organisation de prévention de la santé.

Ils ont trouvé 256 enfants dans le trouble du spectre autistique et les ont compares avec 752 enfants qui n’avaient pas d’autisme, mais qui avaient le même âge et qui étaient de même sexe.

Peu importe le moment où l’enfant a été exposé au thimerosal, que ce soit avant la naissance quand la mère a été vaccinée ou après la naissance, il n’y a pas d’augmentation du risque d’autisme quel qu’il soit.

En fait, ces enfants qui ont été exposés à l'agent conservateur entre la naissance et 20 mois d'âge avaient légèrement moins de probabilité de se développer avec un autisme ; un résultat qui ne peuvent expliquer les chercheurs.

« C’est une étude très rassurante », explique le Dr Michael J. Smith, pédiatre à l’Université de l’Ecole de Medecine de Louisville dans le Kentucky qui n'était pas impliqué dans la recherche

« Ces résultats montrent que vous pouvez être vaccinés avec un vaccin au thimerosal sans inquiétude. »

Smith, qui a déclaré qu'il y avait un enfant de deux mois vacciné à la maison, note que les taux d'autisme ont continué d'augmenter, bien que thimerosal a été supprimé de tous les vaccins pour enfants, à l'exception des vaccins contre la grippe.

Pour les parents qui restent préoccupés par al présence de thimerosal dans les vaccins contre la grippe, il existe des alternatives sans conservateur, tels que le FluMist, un vaporisateur nasal pouvant être utilisée chez les enfants âgés de deux ans et plus.

Certains parents s’inquiètent également du grand nombre de vaccins inoculés en même temps, ou bien du trop jeune âge des enfants vaccinés qui peuvent provoquer des problèmes mentaux. Le Dr Smith a déclaré que les recherches sur le sujet avaient dissipé ces préoccupations les unes après les autres.

« Il n’existe aucune preuve crédible » d’un lien entre vaccins et autisme, conclut-il pour Reuter Health.


11 septembre 2010

Le modèle de préférence visuelle peut etre un indicateur de l'autisme chez les bambins

Traduction par G. M.

En utilisant la méthode du suivi des yeux, des chercheurs de l’Université de Californie et de l’école de médecine de San Diego ont montré que les enfants en bas âge avec autisme passaient significativement plus de temps à examiner des figures géométriques que des images sociales. Les résultats de l’étude suggèrent qu’une préférence dès le plus jeune âge pour les figures géométriques pourrait constituer un indice comportemental de risque d’autisme dès l’âge de 14 mois
“En testant 110 jeunes enfants âgés de 14 à 42 mois, nous avons trouvé que tous les enfants qui passaient plus de 69% de leur temps à fixer leur attention sur des figures géométriques étaient précisément diagnostiqués avec un trouble envahissant du développement », explique Karen Pierce, professeur à l’UCSD Département de Neurosciences. Cette étude est publiée depuis le 6 septembre dans les Archives de Psychiatrie Générale.
Pendant cette étude, les enfants étaient assis sur les genoux de leur mère pendant qu’ils regardaient un film d’une minute qui contenaient des figures géométriques sur une partie de l’écran et des enfants qui dansaient et faisaient du yoga sur l’autre côté de l’écran. En utilisant un faisceau de lumière infrarouge qui rebondit sur l’œil, Pierce et ses collègues sont capables de mesurer le temps passé à examiné l’un ou l’autre côté de l’écran. Les figures géométriques mouvantes qui ont capté l’attention des enfants avec autisme mais pas celle des enfants sans autisme plutôt attirés par les visages, sont des écrans de veille que l’on trouve sur la plupart des ordinateurs.
Sur les 51 enfants au développement typique, seul un enfant préféra regarder les figures géométriques. Cependant, ce n’est pas l’ensemble des enfants avec autisme qui a préféré les figures géométriques. Dans l’étude, 40% des enfants avec développement autistique préfèrent les figures géométriques, comparé au 2 % des enfants au développement typique et au 9% des enfants avec retard de développement. Ainsi pendant que 40% des enfants avec T.S.A. (Trouble du Spectre Autistique) étaient sensibles aux figures géométriques, les 60% restants présentaient des réponses semblables au groupe sans autisme et au groupe avec retard de développement en préférant les images sociales.
« Ce qu’un bébé préfère regarder lorsqu’il a le choix entre deux images peut devenir un indicateur de risque autistique lorsqu’il ou elle regarde une seule image », explique Pierce. « Parmi les tout-petits qui préfèrent fortement les figures géométriques, nous avons trouvé que pratiquement 100% du temps, ces enfants développaient un trouble du spectre autistique »
Une préférence pour les seules figures géométriques pourrait être un nouveau moyen étonnant de dépister l’autisme précocement, mais les résultats montrent aussi que les enfants qui préfèrent les formes géométriques ont des réponses différentes (mouvements des yeux rapides, orientés) selon les enfants.
«Initialement, nous avions prévu que les tout-petits enfants avec TSA montrerait globalement un nombre réduit de saccades oculaires», explique Pierce. Cependant, les résultats révèlent que c’était surtout les enfants sensibles aux figures géométriques et non pas le groupe en entier, qui présentait un nombre réduit de saccades et ceci uniquement lorsqu’ils regardaient leur figure préférée. « C'était presque comme s'ils étaient ‘coincés’ et ne bougeait pas les yeux autant que les tout-petits au développement typique lors de la visualisation des motifs géométriques. Les motifs étaient apparemment très absorbants.
Les chercheurs prévoient qu’une préférence pour les motifs géométriques en mouvement combiné avec le temps que passent les bébés à regarder les images géométriques peut être un facteur précoce de dépistage de l’autisme.
“Si votre enfant préfère de temps en temps regarder les écrans de veille de votre ordinateur, ce n’est pas une raison pour s’alarmer”, explique Pierce, mais s’il votre enfant regarde les motifs géométriques sur des périodes très longues et ne s’intéresse pas aux images sociales, vous devez vérifier les autres signes d’alarme de l’autisme ».
Ces signes incluent le peu de plaisir éprouvé dans les jeux d’interaction sociale tels que le jeu de peek-a-boo, la présence d’un ton voix inhabituel, une absence de pointage un manque de des objets, et une absence de réponse à l’appel de son nom.
“Si votre enfant répond à ces signaux d’alerte, il faut consulter un pédiatre pour évaluer son développement », précise Pierce.
Plus d’informations: Arch Gen Psychiatry. Published online September 6, 2010.

12 août 2010

Un scanner de 15 minutes seulement pour diagnostiquer l'autisme

Des scientifiques britanniques développent une méthode pour diagnostiquer l'autisme

Les enfants pourraient dans le futur avoir un diagnostic d'autisme grace à un examen d'une durée de 15 minutes. Une methode d'analyse des données d'un scanner cérébral a évalue des changements structurels dans le cerveau. Le scanner a mis en évidence des différences significatives dans l’épaisseur des tissus de certaines parties de la matière grise des lobes frontaux et pariétaux, qui commandent le comportement et le langage.Elle a été testé sur 20 adultes en bonne santé, 20 adultes avec trouble du spectre autistique et 20 adultes avec troubles de l'attention. Les résultats montrent un taux de concordance de l'ordre de 90 %. Ce taux pourrait etre plus eleve chez les enfants car les anomalies cérébrales de l’autisme varient au cours de la vie et elles sont plus importantes durant l’enfance estime Christine Ecker, la chercheuse à l’origine de l’étude.

Cette étude commencée il y a un peu plus de deux ans risque de révolutionner le diagnostic des troubles du développement qui affecte plus de 600 000 personnes en France. Non seulement la méthode est beaucoup plus rapide que les moyens habituels d'identifier l'autisme mais son coût est entre 10 et 20 fois plus faible.
A ce jour le trouble est principalement diagnostiqué par l'observation des principaux traits de comportements en utilisant une batteries de test. La procédure de diagnostic peut prendre plusieurs jours en impliquant une équipe complète de cliniciens pour un coût de plusieurs milliers d'euros. Le scanner cérébral prend quelques minutes et ne coute que quelques centaines d'euros.

Analyse automatique des enregistrements naturels d'enfants avec autisme, retard de langage et avec développement typique

Les études sur le développement du langage ont toutes été conduites laborieusement avec des personnes qui mesuraient, transcrivaient, analysaient un nombre généralement restreint d’échantillons. La dernière recherche en date porte sur une méthode d’analyse qui permet de mesurer le développement du langage dès le plus jeune âge à partir de quantités massives d’enregistrements audio réalisés naturellement tout au long d’une journée. Le premier objectif est de donner des idées sur le développement du contrôle infantile des caractéristiques infrastructurelles du discours grâce à une analyse statistique à grande échelle des paramètres acoustiques sélectionnés. En travaillant sur cet objectif, les chercheurs se sont rendus compte lors de la première analyse automatique était non seulement capable de suivre le développement de l’enfant sur des paramètres acoustiques reconnus comme jouant un rôle clé dans le langage mais elle était capable de différencier les vocalisations différentes entre des enfants qui se développaient avec un autisme avec un retard de langage ou retard.
La méthode est entièrement automatisée sans intervention humaine et elle peut contribuer au dépistage et au diagnostic de désordres précoces. Elle donne aussi des pistes pour l’étude du langage en milieu naturel.
Les enfants qui se développent normalement dans un environnement naturel acquièrent un système de langage d’une remarquable complexité, un fait qui a été l’objet d’une attention scientifique considérable. Les anciennes recherches sur le sujet étaient rendus difficiles par les moyens humains et matériels dont il fallait disposer pour finalement obtenir un très faible échantillon d’enregistrements exploitables. Le premier problème auquel les équipes travaillant sur ce projet ont été confrontées a été de construire un système automatique qui utiliserait uniquement des données acoustiques émanant des enfants et non de l’environnement proche. L’utilisation d’un enregistreur aimanté de 70g disposé dans une poche de sur la poitrine de l’enfant a permis de collecter depuis 2006 des sous-échantillons correspondant aux trois catégories développement normal, retard de langage et autisme. Dans les deux phases 1 (2006-2008) de recueil d’échantillons et 2 (2009) d’analyse, les parents indiquaient si leur enfant souffrait d’un autisme ou d’un retard de langage. Dans le cas du retard, l’enfant était évalué par un professionnel du langage faisant partie de l’équipe. De plus, les parents des deux groupes d’enfants diagnostiqués fournissaient des indications sur le diagnostic indépendamment de la recherche. Les évaluations parentales obtenues en parallèle avec les enregistrements confirment les différences diagnostics. Les exemples avec autisme ont des profils socio psychiatriques correspondant avec les publications sur le sujet. Il en va de même pour les enfants avec des retards de langage. Des informations démographiques ont été recueillis à cette occasion lors des deux phases : les garçons sont disproportionnellement plus nombreux et le niveau général de développement est inférieur dans le groupe des troubles mentaux, le niveau d’éducation des mères est plus élevé dans le groupe des troubles du langage.
Les données portent sur 1486 journées d’enregistrements auprès de 232 enfants avec plus de 3,1 millions de babillages identifiés automatiquement ; Le logiciel d’analyse des signaux a discriminé fiablement des séquences de déclarations chez des enfants portant l’enregistreur parmi des cris, des bruits végétatifs et a répertorié des vocalisations enfantines en tant que « déclarations vocales de l’enfant liées au discours ». Des analyses complémentaires ont permis de divisés ces déclarations en plusieurs catégories « des îlots de discours vocal », des périodes de haute énergies encadrées par des périodes de faible énergie. Le critère énergie a permis d’isoler les syllabes signifiantes dans les déclarations vocales. L’analyse des îlots de discours s’est centrée sur les effets acoustiques des mouvements rythmiques des mâchoires, de la langue et des lèvres qui sous-tendent l’organisation syllabique et sur la qualité acoustique de la voix. Les bébés montrent des contrôles volontaires de syllabisation et de la voix dès les premiers mois de la vie qui s’affinent lors du développement du langage. Le pistage développemental de ces critères par des moyens automatisés à très grande échelle est un apport majeur pour la recherche sur l’acquisition du langage. Les anomalies dans le développement des articulations rythmiques/syllabiques et de la voix pourraient alors suggérer un désordre émergent.
Les îlots de discours ont été analysés à travers 12 critères acoustiques concernant l’articulation syllabique et rythmique et la voix connus pour jouer un rôle prépondérant dans le développement de la parole. Les fonctionnalités concernent quatre groupes conceptuels : rythmicité/syllabisation, hauteur de l’inclinaison spectrale; largeur bande passante ; durée.
Les 12 critères acoustiques ont été répartis dans les quatre groupes fondés sur une théorie de l’infrastructure vocale. L’algorithme détermine la présence ou l’absence des chacun des critères dans chaque îlot de discours, donnant ainsi une mesure du développement de l’infrastructure vocale pour chacun des critères. Le nombre de présence par critères varie de plus de 2400 pour le paramètre concernant la voix à moins de 100 pour le paramètre relatif à la largeur de la bande passante. Les critères acoustiques ont été choisis comme indicateurs développementaux et comme critère pertinent pour différencier les groupes. Des aberrations vocales sont mentionnées dès les premières descriptions des troubles du spectre autistique. Des recherches ultérieures montrent des troubles dans la prosodie, dans l’articulation. Les classifications diagnostiques de référence des troubles mentaux ne comportent pas d’évaluations des caractéristiques vocales. La raison en est que les critères de jugement sur les vocalisations sont trop diversifiés et trop vagues et varient trop d’un individu à l’autre pour être inclus dans les évaluations. Le diagnostic d’autisme est fondé sur des marqueurs négatifs comme le déficit d’attention conjointe et associé à des déficits de communication. Des caractéristiques vocales particulières constituent un critère positif qui peut améliorer la précision de dépistage ou de diagnostic. La plupart des enfants avec des désordres du langage sans autisme, montrent aussi des anomalies de l’articulation et de la voix. La recherche explore la possibilité d’une approche automatique qui pourrait être utile dans la discrimination dans le développement des désordres du langage aussi bien que pour différencier l’autisme des retards de langage. La puissance de l’approche automatique dépend probablement de sa capacité à prédire les changements liés à l’âge dans le développement normal de l’enfant.
Résultats
Les corrélations entre l’âge des enfants et les ratios sur les déclarations et les îlots de discours vocal sur les 12 paramètres donnent la preuve que l’analyse automatique prédit le développement
D e nombreuses lignes de régression illustrent des différences développementales entre les groupes. Le ratio entre « énoncés » et « îlots d’énoncés » selon les 12 paramètres pour chaque enregistrement diminue avec l’âge pour le groupe normal, produisant un modèle normatif du développement des vocalisations de l’enfant. Des coefficients de ce modèle ont été utilisés pour calculer l’âge développemental des enregistrements du groupe autisme et du groupe retard de langage…
Le groupe de développement normal montre des corrélations négatives selon trois paramètres qui sont corrélés positivement pour les autres groupes ; ce qui illustre que certaines tendances vocales diminuent avec l’âge dans le groupe témoin alors qu’elles persistent ou se développent dans les autres groupes. Les corrélations entre les 12 paramètres entre eux révèlent aussi une cohérence entre 4 paramètres groupés pour les trois groupes. Cependant, l’échantillon avec autisme montre beaucoup plus de corrélations non prévues par les 4 paramètres groupés que dans les autres groupes. Ceci suggère que les enfants avec autisme organisent les infrastructures vocales différemment des 2 autres groupes.
Discussion
Le but de cette recherche est fondamentalement scientifique : il s’agit de développer des outils pour l’évaluation à grande échelle du développement de la parole et pour rechercher les fondements de notre langage. Les résultats montrent que le temps de la recherche fondamental sur l’analyse automatique d’une quantité massive d’échantillons est maintenant possible. L’âge développemental des enfants normaux peut être prédit en se fondant sur cette première tentative de modélisation acoustique entièrement automatisée avec des enregistrements continus. Le procédé automatisé s'est avéré suffisamment transparent pour proposer des suggestions sur la façon travaille le facteur de prédiction de l’âge développemental – Le facteur primaire semble être le contrôle par l’enfant de l'infrastructure pour la syllabisation, une conclusion qui devrait aider à guider des enquêtes suivantes. D'un point de vue pratique, le travail actuel illustre la possibilité d'ajouter une évaluation pratique complètement objective des paramètres acoustiques à la batterie des essais qui est utilisée avec un succès croissant pour identifier les enfants avec un retard de langage et de l'autisme. Il s'avère que la commande par l’enfant des dispositifs d'infrastructure du syllabisation a joué le rôle central dans la différentiation des groupes, tout comme elle jouait le rôle central dans le suivi du développement. La méthode automatisée a montré une plus grande précision dans la différenciation entre les enfants avec et sans trouble du langage que dans la différenciation entre les deux groupes (autisme et retard de langage) entre eux. Des travaux futurs seront dirigés vers l'évaluation des facteurs vocaux additionnels qui peuvent différencier des sous-groupes de désordre de langue plus efficacement.
Fondés sur les résultats rapportés ici, il semble y avoir peu de raison de douter que l'analyse acoustique entièrement automatisée avec des enregistrements continus peut fournir un système de surveillance des étapes développementales de la vocalisation aussi bien que des différences significatives chez des enfants qui se développent ou pas avec des troubles autistiques ou de langage.
Nous sommes optimistes quant à la validation de la procédure car ceci est notre première tentative de modélisation automatisée des infrastructures, avec tous les paramètres étaient conçus et mis en application avant toute analyse des enregistrements. Dans ce cas, nous n’avons donc procédé à aucun ajustement dans les paramètres théoriquement proposés. Une modélisation additionnelle (par exemple, hiérarchisation des paramètres, prise en compte de l’âge, non linéaire du développement) peut être envisagée et des modifications qui peuvent être proposées dans les dispositifs acoustiques, avec un plus grand nombre d’échantillons, provenant spécifiquement des enfants avec des troubles du spectre autistique ou des troubles du langage, peuvent aider à accorder les procédures. L’avenir de la recherche sur le développement vocal profitera de la combinaison des approches traditionnelles utilisant l'analyse approfondie en laboratoire sur de petits échantillons de vocalisations avec l'énorme puissance qui est maintenant clairement possible de contrôler grâce à l’analyse automatisée des enregistrements naturels.

07 mars 2010

La France et l'autisme

Merci à Monica Zilbovicius, directrice de recherche au INSERM, qui nous autorise à diffuser son texte paru dans Le Monde, édition du 3 mars 2010.

Pendant mon adolescence j'ai souvent lu les lettres de mon père publiées dans la presse quotidienne. J'avais beaucoup de mal à comprendre son geste et son besoin de crier publiquement ses colères. Et me voila quelques décennies plus tard faisant ce même geste. Il était poète, et criait avec sa plume. Moi scientifique, je crie avec les touches de mon ordinateur. Ecrire pour dénoncer, pour sortir du silence et pour ne pas consentir. La recherche scientifique sur les mécanismes cérébraux impliqués dans l'autisme fait parti de ma vie depuis plus de 20 ans. En tant que psychiatre et scientifique je suis témoin et acteur d'une longue bataille pour que les personnes avec autisme soient vues avec un regard nouveau en France. Loin des querelles d'école et plus près de la réalité internationale.

Le plan autisme lancée par le gouvernement en 2004 a ouvert un grand chantier, mais les veilles idées ont la vie longue. Dans une perspective de changement, un groupe d’experts dont je fais parti a été sollicité en 2009 à participer à la construction d'un socle de connaissance sur l'autisme, à savoir, la rédaction d'un document contenant les notions modernes sur l'autisme, concernant la définition de ce syndrome et les stratégies diagnostiques. Il n'était pas question de faire le point sur les avancées scientifiques, mais de construire un instrument de base pour la formation et l’information des personnes travaillant dans ce domaine de santé. Cette mission à été confiée par le Ministère de la Santé à la Haute Autorité de Santé (HAS), suivant un protocole classique dans la constitution de tels documents. Une année de long travail ce suit. Toute information retenue doit obéir aux règles d’un processus consensuel (il n'est pas question ici de vote majoritaire). Les phrases sont débattues à la virgule près… et en fin d'année 2009 le débat est clos.

Les informations contenues dans le projet de ce document, qui par ailleurs sont pour la plupart disponibles sur un simple clic en internet, donnent une vision réaliste de l'autisme en résonance avec celle de la communauté internationale et sont loin d'être révolutionnaires. La seule "révolution" a été de constituer un document actuel, qui mettait la France en phase avec le reste du monde en matière d'autisme. Douce illusion.

Des forces "occultes", mais bien présentes, ont réussi à modifier le contenu du document et à redonner au problème de l'autisme le même vieux visage, qui apparemment plait à tant des professionnels français. C'est comme si dans le domaine du Cancer, la France décidait de faire "bande à part" du reste de la communauté internationale avec de définitions et des propositions thérapeutiques vieilles de plusieurs décennies. Un vrai scandale. Mais la psychiatrie de l'enfant en France, et l'autisme en particulier, sont encore un sujet de débat idéologique où la vision scientifique de ce problème majeur de santé de publique (plus de 1 enfant sur 1000 sont concernés) n'a pas sont mot à dire.

Et pourtant en matière le recherche scientifique un vrai paradoxe français s'opère. Les derniers communiqués de presse en sont témoins (AFP du 15 févr. 2010 "Une hormone améliore les contacts sociaux d'autistes selon une étude"). Avec les espoirs réels des nouvelles thérapeutiques à revoir… Mais apparemment on préfère encore les vieux draps glacés ! Les parents et leurs associations ne sont pas dupes et leur combat continue. A nous professionnels de sortir de notre silence !




Commentaire :
La France dispose aujourd'hui d'équipes de scientifiques reconnus internationalement pour la qualité de leurs travaux sur l'autisme . Hélas, la pédopsychiatrie française compte dans ses rangs des personnages influents qui peinent à abandonner leurs vieilles croyances obsolètes : ils utilisent une classification franco française, font des hypothèses non réfutables sur l'origine psychologique de l'autisme, proposent des interventions inutiles voire barbares aux références théoriques incertaines : le packing consiste par exemple à contentionner la personne dans des draps humides et glacés.

16 février 2010

Ocytocine: l'hormone qui pourrait réduire l'isolement social dans l'autisme ?

Résumé de G. M.

Ces dernières années, des équipes de recherche se penchent sur l’influence de l’hormone ocytocine sur l’autisme. Les études portant sur les taux sanguins d’ocytocine indiquent que les enfants atteints d'autisme présentent des taux sanguins faibles d'ocytocine ; ces niveaux n'augmentent pas avec l'âge. Les études menées par l’équipe de recherche d’Eric Hollander ont montré que des injections d'ocytocine réduisaient les comportements répétitifs.

En 2006, une nouvelle étude menée par Eric Hollander et al., montrait que des adultes présentant un trouble du spectre autistique traitent et retiennent mieux les indices sociaux après avoir reçu des injections d'ocytocine: 15 adultes avec autisme ont reçu soit un placebo, soit de l’ocytocine.Après avoir écouté, des phrases préenregistrées enregistrées selon quatre intonations différentes (joie, indifférence, colère tristesse), ils devaient pointer les mots qui correspondaient le mieux aux émotions qu'ils avaient perçues. Deux semaines plus tard, les injections étaient inversées, les participants qui avaient initialement reçu le placebo recevaient de l’ocytocine et ceux qui initialement avaient reçus de l’ocytocine recevaient un placebo. Un nouveau test de reconnaissance des émotions étaient administré. La recherche a montré chez tous les patients des améliorations dans la compréhension verbale des émotions. Un différence entre les deux groupes apparaissait tandis que le groupe ayant reçu l'ocytocine continuait d’associer la signification émotionnelle aux intonations entendues lors du test de compréhension". Suite à cette étude, Hollander et son équipe décident de tester les effets d'un spray intranasal d’ocytocine sur les comportements autistiques. Le spray est plus facile à administrer et pourrait permettre une meilleure pénétration de la barrière céphalo-rachidienne. »

Depuis 2006, les résultats d’études portant sur l'administration intra-nasale d'ocytocine montrent qu’elle augmente la confiance dans les interactions. Les recherches suggèrent que l'ocytocine atténue les réactions de l'amygdale (région du cerveau sollicitée dans les réactions de peur) face aux situations sociales menaçantes.
En mai 2007, les résultats d'études préliminaires menées au centre médical Mount Sinai à New York indiquent que l’ocytocine amène des changements dans le comportement et le fonctionnement du cerveau chez des adultes autistes. Les images de l’activité cérébrales mettent en évidence une amélioration dans les régions du cerveau connues pour être impliquées dans l’autisme.

Fin 2009, Simon G. Gregory de l’Université Duke et Jessica J. Connelly de l’Université de Virginie communiquent sur la découverte d’une nouvelle signature génétique fortement corrélée avec l’autisme. Cela ne concerne pas des changements dans la séquence de l'ADN mais la façon dont les gènes sont activés et désactivés. Chez les personnes autistes ils trouvent une plus grande quantité de molécules, dites du groupe méthyle, qui jouent un rôle de régulation de l'activité génétique dans une région du génome qui régule l'expression du récepteur de l'hormone ocytocine. Dans les échantillons sanguins et dans les tissus du cerveau, l’état de méthylisation de régions spécifiques au gène du récepteur de l’ocytocine est significativement plus élevé chez une personne atteinte d’autisme (70%) que dans la population générale (40%). Cette découverte pourrait suggérer de nouvelles approches pour le diagnostic et le traitement de l'autisme ; elle permettrait de repérer dans la population des personnes avec autisme, lesquelles sont susceptibles de mieux répondre à un traitement à l’ocytocine.

En février 2010, les résultats prometteurs de l’équipe du CNRS, dirigée par Angela Sirigu, suite à l’administration, par voie intra nasale , d’ocytocine à des personnes avec autisme ouvrent de nouveaux espoirs pour la diminution de leur enfermement social.
L'équipe d'Angela Sirigu testé l'hypothèse selon laquelle une déficience en ocytocine pourrait être impliquée dans les problèmes sociaux des autistes. En collaboration avec le Dr Marion Leroyer, de l'hôpital Chenevier à Créteil, ils ont observé le comportement social pendant des jeux et des tests de reconnaissance de visages exprimant différents sentiments suite à l’a administration de l'ocytocine chez 13 patients souffrant d'un autisme sans déficience cognitive.

L’observation porte sur le comportement des patients avec trois personnes lors d'un jeu de balle. Le premier joueur a pour consigne de renvoyer toujours la balle au patient, le second ne renvoie pas la balle, le troisième renvoie indifféremment la balle au patient ou aux autres. À chaque fois que le patient reçoit la balle, il gagne de l'argent. La situation est reproduite 10 fois afin de permettre au patient d'identifier les différents profils de ses partenaires et d’agir en conséquence. Sous placebo, les malades renvoient la balle indistinctement aux trois partenaires. Sous ocytocine, les patients renvoient la balle au partenaire le plus coopérant, démontrant une capacité à établir des relations sociales en lien avec les profils des joueurs.

La recherche portait aussi sur le degré d'attention aux signaux sociaux des patients dans le cadre de l’observation de photos représentant des visages. Les études traitant des signaux sociaux montrent que les personnes avec un autisme portent préférentiellement leur attention sur les bouches et négligent les yeux. Cela reste vérifié lorsque les patients sont sous placebo ; ils focalisent leur attention sur la bouche ou en dehors de la photo. Cependant, après avoir inhalé de l'ocytocine, ils regardent les visages, notamment les yeux, ce qui constitue un réel progrès. Pendant la passation des tests, les chercheurs mesurent les taux d'ocytocine plasmatique avant et après la pulvérisation nasale. Avant la pulvérisation nasale, le taux d'ocytocine était très bas. L'inhalation le multiplie par 2,5 mais il reste malgré tout, huit fois plus élevé chez le sujet sain que chez le sujet avec autisme.

Commentaire
Les résultats des études sur l’ocytocine montrent l’intérêt de l’utilisation de cette hormone pour développer les compétences sociales des personnes avec autisme. Il faudra cependant attendre encore un peu pour savoir si toutes les personnes avec autisme peuvent tirer bénéfice de l’inhalation d’ocytocine, quels sont les mécanismes qui atténuent le taux d’ocytocine dans le cerveau et est-ce irréversible, quels sont les protocoles a observer pour l’inhalation, quelle posologie, quelle durée d’action, quelle est la stabilité dans le temps des apprentissages sociaux travaillés sous ocytocine dès lors qu’on supprime le traitement, quelle est la nocivité du traitement, quelle est la posologie, etc.

Autisme et âge de la mère

Traduction par G. M.

Les résultats d’une étude portant sur l’ensemble des naissances en Californie du 1er janvier 1990 au 31 décembre 1999 à partir des actes d'état civil électroniques, comportant l'âge des deux parents, viennent d’être publiés dans la revue médicale Autism Research de février 2010. L'échantillon recense 4,9 millions de naissances, parmi lesquelles 12.159 cas d'autisme ont été diagnostiqués.


L’étude montre que plus une femme est âgée quand elle enfante, plus le risque d'avoir un enfant atteint d'autisme est grand, quel que soit l'âge du père dans une majorité des cas : les femmes de 40 ans ont ainsi une probabilité 50% plus élevée de donner naissance à un enfant qui se développera avec un autisme en comparaison de celles qui sont âgées de 25 à 29 ans.

L’âge du père n’est pas lié à un risque plus élevé de donner naissance à un enfant autiste, excepté dans le cas où le père est âgé et la mère a moins de 30 ans. "L'étude montre que plus la mère est âgée, plus la probabilité d'avoir un enfant autiste est élevée, mais elle indique aussi que l'âge du père n'y contribue que s'il est plus âgé et si la mère a moins de 30 ans", explique Janie Sheldon, chercheuse.

Par exemple, dans le groupe des femmes de moins de 25 ans ayant un enfant avec un homme de plus de 40 ans, le risque que leur enfant soit autiste est deux fois plus grand que chez celles appartenant à la même tranche d'âge et ayant un enfant avec un homme de 25 à 29 ans.

Cette recherche remet en question les résultats de l’équipe des scientifiques de l’école de médecine du Mont Sinaï (New York) et de l’institut de psychiatrie du King’s College (Londres). Réalisée en 2006 et portant sur 132 271 enfants nés en Israël dans les années 1980, l’étude épidémiologique montrait que les enfants dont le père a plus de 40 ans à la conception auraient 6 fois plus de risques de devenir autistes que les enfants nés d'un père de moins de 30 ans. Parmi les enfants dont le père était âgé de 15 à 29 ans à leur naissance, le taux d’autisme avait été estimé à 6/10 000 ; lorsque le père était âgé de 40 à 49 ans, ce taux était évalué à 9/10 000 (soit 1,6 fois plus). Enfin, chez les enfants dont le père était âgé de 40 à 49 ans à la naissance, le taux d’autisme montait à 32/10 000 (soit 5,75 fois plus). L’âge de la mère en revanche ne semblait avoir aucune influence.

Commentaires
Même si les résultats de ces recherches paraissent contradictoires, ils mettent en évidence l’âge avancé des parents comme facteur de risque accru d’avoir un enfant avec un autisme. Cela devrait permettre aux pédiatres et aux médecins de famille de porter une attention particulière au développement de l’enfant dont les parents sont âgés. Les recherches portant sur l’efficacité des interventions éducatives montrent tout l’intérêt des interventions éducatives précoces. L’autisme est un syndrome comportemental et le diagnostic, en l'absence de tout marqueur biologique, repose sur l’observation du comportement. Il est donc important que les médecins, qui sont les seuls professionnels habilités à poser un diagnostic en France, prennent en compte ces données afin d’établir un dépistage et un diagnostic précoce.

Ocytocine: une hormone qui pourrait réduire l'isolement social dans l'autisme

Ces dernières années, des équipes de recherche se penchent sur l’influence de l’hormone ocytocine sur l’autisme. Les études portant sur les taux sanguins d’ocytocine indiquent que les enfants atteints d'autisme présentent des taux sanguins faibles d'ocytocine ; ces niveaux n'augmentent pas avec l'âge. Les études menées par l’équipe de recherche d’Eric Hollander ont montré que des injections d'ocytocine réduisaient les comportements répétitifs.

En 2006, une nouvelle étude menée par Eric Hollander et al., montrait que des adultes présentant un trouble du spectre autistique traitent et retiennent mieux les indices sociaux après avoir reçu des injections d'ocytocine: 15 adultes avec autisme ont reçu soit un placebo, soit de l’ocytocine.Après avoir écouté, des phrases préenregistrées enregistrées selon quatre intonations différentes (joie, indifférence, colère tristesse), ils devaient pointer les mots qui correspondaient le mieux aux émotions qu'ils avaient perçues. Deux semaines plus tard, les injections étaient inversées, les participants qui avaient initialement reçu le placebo recevaient de l’ocytocine et ceux qui initialement avaient reçus de l’ocytocine recevaient un placebo. Un nouveau test de reconnaissance des émotions étaient administré. La recherche a montré chez tous les patients des améliorations dans la compréhension verbale des émotions. Un différence entre les deux groupes apparaissait tandis que le groupe ayant reçu l'ocytocine continuait d’associer la signification émotionnelle aux intonations entendues lors du test de compréhension". Suite à cette étude, Hollander et son équipe décident de tester les effets d'un spray intranasal d’ocytocine sur les comportements autistiques. Le spray est plus facile à administrer et pourrait permettre une meilleure pénétration de la barrière céphalo-rachidienne. »

Depuis 2006, les résultats d’études portant sur l'administration intra-nasale d'ocytocine montrent qu’elle augmente la confiance dans les interactions. Les recherches suggèrent que l'ocytocine atténue les réactions de l'amygdale (région du cerveau sollicitée dans les réactions de peur) face aux situations sociales menaçantes.

En mai 2007, les résultats d'études préliminaires menées au centre médical Mount Sinai à New York indiquent que l’ocytocine amène des changements dans le comportement et le fonctionnement du cerveau chez des adultes autistes. Les images de l’activité cérébrales mettent en évidence une amélioration dans les régions du cerveau connues pour être impliquées dans l’autisme.

Fin 2009, Simon G. Gregory de l’Université Duke et Jessica J. Connelly de l’Université de Virginie communiquent sur la découverte d’une nouvelle signature génétique fortement corrélée avec l’autisme. Cela ne concerne pas des changements dans la séquence de l'ADN mais la façon dont les gènes sont activés et désactivés. Chez les personnes autistes ils trouvent une plus grande quantité de molécules, dites du groupe méthyle, qui jouent un rôle de régulation de l'activité génétique dans une région du génome qui régule l'expression du récepteur de l'hormone ocytocine. Dans les échantillons sanguins et dans les tissus du cerveau, l’état de méthylisation de régions spécifiques au gène du récepteur de l’ocytocine est significativement plus élevé chez une personne atteinte d’autisme (70%) que dans la population générale (40%). Cette découverte pourrait suggérer de nouvelles approches pour le diagnostic et le traitement de l'autisme ; elle permettrait de repérer dans la population des personnes avec autisme, lesquelles sont susceptibles de mieux répondre à un traitement à l’ocytocine.

Aujourd'hui, en février 2010, les résultats prometteurs de l’équipe du CNRS, dirigée par Angela Sirigu, suite à l’administration, par voie intra nasale , d’ocytocine à des personnes avec autisme ouvrent de nouveaux espoirs pour la diminution de leur enfermement social.
L'équipe d'Angela Sirigu a testé l'hypothèse selon laquelle une déficience en ocytocine pourrait être impliquée dans les problèmes sociaux des autistes. En collaboration avec le Dr Marion Leroyer, de l'hôpital Chenevier à Créteil, ils ont observé le comportement social pendant des jeux et des tests de reconnaissance de visages exprimant différents sentiments suite à l’a administration de l'ocytocine chez 13 patients souffrant d'un autisme sans déficience cognitive.

La première expérience porte sur le comportement des patients avec trois personnes lors d'un jeu de balle. Le premier joueur a pour consigne de renvoyer toujours la balle au patient, le second ne renvoie pas la balle, le troisième renvoie indifféremment la balle au patient ou aux autres. À chaque fois que le patient reçoit la balle, il gagne de l'argent. La situation est reproduite 10 fois afin de permettre au patient d'identifier les différents profils de ses partenaires et d’agir en conséquence. Sous placebo, les malades renvoient la balle indistinctement aux trois partenaires. Sous ocytocine, les patients renvoient la balle au partenaire le plus coopérant, démontrant une capacité à établir des relations sociales en lien avec les profils des joueurs.

La seconde partie de la recherche portait sur le degré d'attention aux signaux sociaux des patients dans le cadre de l’observation de photos représentant des visages. Les études traitant des signaux sociaux montrent que les personnes avec un autisme portent préférentiellement leur attention sur les bouches et négligent les yeux. Cela reste vérifié lorsque les patients sont sous placebo ; ils focalisent leur attention sur la bouche ou en dehors de la photo. Cependant, après avoir inhalé de l'ocytocine, ils regardent les visages, notamment les yeux, ce qui constitue un réel progrès. Pendant la passation des tests, les chercheurs mesurent les taux d'ocytocine plasmatique avant et après la pulvérisation nasale. Avant la pulvérisation nasale, le taux d'ocytocine était très bas. L'inhalation le multiplie par 2,5 mais il reste malgré tout, huit fois plus élevé chez le sujet sain que chez le sujet avec autisme.



Commentaire : Les résultats des études sur l’ocytocine montrent l’intérêt de l’utilisation de cette hormone pour développer les compétences sociales des personnes avec autisme. Il faudra cependant attendre encore un peu pour savoir si toutes les personnes avec autisme peuvent tirer bénéfice de l’inhalation d’ocytocine, quels sont les mécanismes qui atténuent le taux d’ocytocine dans le cerveau et est-ce irréversible, quels sont les protocoles a observer pour l’inhalation, quelle posologie, quelle durée d’action, quelle est la stabilité dans le temps des apprentissages sociaux travaillés sous ocytocine dès lors qu’on supprime le traitement, quelle est la nocivité du traitement, quelle est la posologie, etc.

15 février 2010

Autisme : l'âge avancé de la mère possible facteur de risque

Les résultats d’une étude portant sur l’ensemble des naissances en Californie du 1er janvier 1990 au 31 décembre 1999 à partir des actes d'état civil électroniques, comportant l'âge des deux parents, viennent d’être publiés dans la revue médicale Autism Research de février 2010. L'échantillon recense 4,9 millions de naissances, parmi lesquelles 12.159 cas d'autisme ont été diagnostiqués.
L’étude montre que plus une femme est âgée quand elle enfante, plus le risque d'avoir un enfant atteint d'autisme est grand, quel que soit l'âge du père dans une majorité des cas : les femmes de 40 ans ont ainsi une probabilité 50% plus élevée de donner naissance à un enfant qui se développera avec un autisme en comparaison de celles qui sont âgées de 25 à 29 ans.
L’âge du père n’est pas lié à un risque plus élevé de donner naissance à un enfant autiste, excepté dans le cas où le père est âgé et la mère a moins de 30 ans. "L'étude montre que plus la mère est âgée, plus la probabilité d'avoir un enfant autiste est élevée, mais elle indique aussi que l'âge du père n'y contribue que s'il est plus âgé et si la mère a moins de 30 ans", explique Janie Sheldon, chercheuse.
Par exemple, dans le groupe des femmes de moins de 25 ans ayant un enfant avec un homme de plus de 40 ans, le risque que leur enfant soit autiste est deux fois plus grand que chez celles appartenant à la même tranche d'âge et ayant un enfant avec un homme de 25 à 29 ans.


Cette recherche remet en question les résultats de l’équipe des scientifiques de l’école de médecine du Mont Sinaï (New York) et de l’institut de psychiatrie du King’s College (Londres). Réalisée en 2006 et portant sur 132 271 enfants nés en Israël dans les années 1980, l’étude épidémiologique montrait que les enfants dont le père a plus de 40 ans à la conception auraient 6 fois plus de risques de devenir autistes que les enfants nés d'un père de moins de 30 ans. Parmi les enfants dont le père était âgé de 15 à 29 ans à leur naissance, le taux d’autisme avait été estimé à 6/10 000 ; lorsque le père était âgé de 40 à 49 ans, ce taux était évalué à 9/10 000 (soit 1,6 fois plus). Enfin, chez les enfants dont le père était âgé de 40 à 49 ans à la naissance, le taux d’autisme montait à 32/10 000 (soit 5,75 fois plus). L’âge de la mère en revanche ne semblait avoir aucune influence.




Même si les résultats de ces recherches paraissent contradictoires, ils mettent en évidence l’âge avancé des parents comme facteur de risque accru d’avoir un enfant avec un autisme. Cela devrait permettre aux pédiatres et aux médecins de famille de porter une attention particulière au développement de l’enfant dont les parents sont âgés. Les recherches portant sur l’efficacité des interventions éducatives montrent tout l’intérêt des interventions éducatives précoces. L’autisme est un syndrome comportemental et le diagnostic, en l'absence de tout marqueur biologique, repose sur l’observation du comportement. Il est donc important que les médecins, qui sont les seuls professionnels habilités à poser un diagnostic en France, soient alertés des risques accrus pour des parents âgés d'avoir un enfant avec autisme. Les médecins généralistes et les pédiatres doivent prendre en compte ces données afin d’établir un dépistage et un diagnostic précoce.

14 février 2010

Troubles du spectre autistique chez les enfants grands prématurés

In The Journal of Pediatrics, février 2010
Traduction GM

Le but de l'étude menée par Samantha Johnson, Chris Hollis, Puja Kochhar, Enid Hennessy, Dieter Wolke, et Neil Marlow était d'étudier la prévalence des troubles du spectre autistique chez les enfants nés grands prématurés.

L'étude porte sur des enfants grand prématurés (moins de 26 semaines de gestation), nés au Royaume Uni et en Irlande en 1995. Sur les 307 enfants âgés de 11 ans, 219 d’entre eux (71%) ont été évalués et comparés à 153 camarades de classe nés à termes. Les parents ont complété le Questionnaire Communication Sociale (SCQ) afin d'évaluer les symptômes du spectre d'autisme et les troubles apparentés. Les diagnostiques ont été posés suite à une évaluation psychiatrique. Une passation de Q.I. ainsi qu'une évaluation clinique ont été également administrées.

Résultats
Les enfants nés grands prématurés ont eu des résultats significativement plus élevés au test de SCQ que leurs camarades de classe (différence moyenne, 4.6 points). Seize enfants nés grands prématurés ont reçu un diagnostic d'autisme soit 8%, contrairement aux enfants enfant du groupe contrôle de la même classe d'âge, dont aucun n'a reçu de diagnostic : «L'étude montre une augmentation de la fréquence des TSA, mais c’est surtout chez les enfants souffrant d'autres handicaps. Le risque de développer un autisme chez les enfants ne présentant pas d'autres problèmes est très faible", explique le Dr Neil Marlow, professeur de médecine néonatale à University College de Londres, et l'un des principaux chercheurs de l'étude. Ainsi aucun des 56 enfants du groupe grands prématurés n’ayant aucune déficience cognitive ou d'apprentissage n'a reçu de diagnostic de TSA à 11 ans. Par contre, parmi les 34 enfants atteints de troubles cognitifs modérés à sévères à l'âge de 6 ans, six (18 %) ont été diagnostiqués avec un TSA à 11 ans. Sur les 65 enfants présentant une insuffisance légère, 6 % plus tard été diagnostiqués avec un Trouble Envahissant du Développement.

Conclusion
Les enfants nés grands prématurés ont un risque accru de développer des symptômes autistiques ou des troubles apparentés dans la moyenne enfance. Ces symptômes et désordres sont associés des problèmes neurocognitifs ce qui suggèrent que les Troubles du Spectre Autistique pourraient résulter du développement anormal du cerveau dans cette population.
Dans le cadre du développement du cerveau chez ces enfants avec des facultés affaiblies, il faut prendre en compte du risque élevé de TSA. L'autisme se développe par des mécanismes différents chez les enfants extrêmement prématurés comparés à ceux qui sont nés à terme chez qui le rôle de la génétique est essentiel, conclut Marlow.
Son équipe suit actuellement une cohorte d'enfants prématurés nés en 2006. L'objectif cette nouvelle étude est de vérifier si les progrès apportés par la médecine dans les soins aux grands prématurés ont une incidence sur le risque à long terme de développer un Trouble autistique.

03 février 2010

Le Lancet rétracte, 12 ans après, une étude sur le lien entre le vaccin ROR et l'autisme

LE POINT.FR

L'événement est exceptionnel : la célèbre revue médicale britannique The Lancet a annoncé hier la rétractation d'un article publié en 1998 qui faisait un lien entre le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) et des troubles autistiques liés à une maladie inflammatoire de l'intestin. Cette décision survient quelques jours après qu'une instance disciplinaire du General Medical Council (l'équivalent de l'Ordre des médecins) a confirmé que les travaux du Dr Andrew Wakefield étaient non éthiques, "malhonnêtes" et "irresponsables".

Ce sujet avait suscité de très nombreuses polémiques et entraîné une baisse de la vaccination ROR au Royaume-Uni.
En 1998, alors qu'il existait déjà un débat sur l'innocuité du vaccin ROR, le Lancet publiait cette étude décrivant douze enfants qui avaient présenté une inflammation intestinale ressemblant à une maladie inflammatoire de l'intestin, ainsi que des troubles du comportement qui ressemblaient dans la majorité des cas à un autisme. Un lien temporel avec la vaccination ROR avait été alors rapporté chez huit enfants ; pour un autre cas, il avait été fait un lien avec la rougeole ; les trois autres cas avaient aussi été vaccinés, mais un peu plus anciennement. Les chercheurs soulignaient alors le fait que le lien entre la vaccination et ces troubles intestinaux et comportementaux n'était pas certain mais le suggéraient fortement.
Cet article, publié alors qu'il y avait déjà à l'époque une polémique outre-Manche sur le vaccin contre la rougeole - qui portait au départ sur un risque de maladie inflammatoire de l'intestin, la maladie de Crohn -, a entraîné de façon durable une baisse significative de la vaccination ROR au Royaume-Uni, ce qui a été associé à une résurgence de la rougeole.
Dès 2004, pourtant, un journaliste avait mis en évidence plusieurs mensonges dans cet article et découvert que, contrairement à ce qu'affirmaient les auteurs, l'étude n'avait pas obtenu d'avis favorable d'un comité d'éthique. Néanmoins, à l'époque, le Lancet avait rejeté les informations du journaliste et refusé de se rétracter. C'est maintenant chose faite. Les spécialistes espèrent que cette décision aidera à rétablir la confiance dans cet important vaccin et l'intégrité de la littérature scientifique.


12 ans pour retirer une étude manifestement pourrie, comme le journaliste d'investigation Brian Deer l'avait révélé en 2004. Le Lancet a beaucoup perdu de sa réputation dans cette histoire. En attendant, deux victimes innocentes auront payé une maladie normalement bénigne de leur vie.

30 janvier 2009

Une adolescente de 12 ans décède de la rougeole en Haute-Savoie

AP - Fait rare, une élève du collège de Reignier (Haute-Savoie) âgée de 12 ans est décédée jeudi des suites d'une rougeole, a annoncé vendredi la préfecture de Haute-Savoie.

"Les personnels, parents et élèves de l'établissement scolaire qu'elle fréquentait ont été informés et dès lundi les services de médecine scolaire vont procéder à une vérification des carnets de vaccination et une mise à jour sera proposée pour les enfants qui ne seraient pas complètement vaccinés", précise la préfecture dans un communiqué.

Selon la DDASS (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales) de Haute-Savoie, "la fréquence des décès était d'environ 0,7 pour 1.000 cas de rougeole en Europe en 2006. Aucun décès n'avait été rapporté par le système de surveillance en France depuis 2005".


Un exemple des effets néfastes de la propagande des anti-vaccinations et de la crédulité de leurs victimes. On remarque que le cas s'est déclaré à 40km du siège social d'une de ces associations de nuisibles. Est-ce simplement une coïncidence ?

07 décembre 2008

It's not what the papers say, it's what they don't

Ben Goldacre
The Guardian

Writing this column really scares me because I wonder whether everything else in the media is as shamelessly, venally, manipulatively, one-sidedly, selectively reported on as the things I know about. But this week the reality editing was truly without comparison.

On Tuesday the Telegraph, the Independent, the Mirror, the Express, the Mail, and the Metro all reported that a coroner was hearing the case of a toddler who died after receiving the MMR vaccine, which the parents blamed for their loss. Toddler 'died after MMR jab' (Metro), 'Healthy' baby died after MMR jab (Independent), you know the headlines by now.

On Thursday the coroner announced his verdict: the vaccine played no part in this child's death. So far, of the papers above, only the Telegraph has had the decency to cover the outcome. The Independent, the Mirror, the Express, the Mail, and the Metro have all decided that their readers are better off not knowing. Tick, tock.

Does it stop there? No. Amateur physicians have long enjoyed speculating that MMR and other vaccinations are somehow "harmful to the immune system" and responsible for the rise in conditions such as asthma and hay fever. Doubtless they must have been waiting some time for evidence to appear.

This month a significant paper was published by Hviid and Melbye in the December 1 issue of the American Journal of Epidemiology. They examined 871,234 children in a Danish birth cohort, comparing asthma in those who had MMR against those who didn't. MMR-vaccinated children were massively and significantly less often hospitalised with an asthma diagnosis, and used fewer courses of anti-asthma medication than unvaccinated children. This "protective" effect of the MMR vaccine was more pronounced for hospitalisations with severe asthma diagnoses.

Those results aren't just incompatible with an increased risk of asthma following MMR vaccination, they actually support the hypothesis that MMR vaccination is associated with a reduced risk of asthma in young children. Tick, tock.

And most astonishing of all is the tale of "the Uhlmann paper", or the "O'Leary paper". This came out in 2002 and claimed to have found evidence of vaccine measles virus in tissue samples from children with autism and bowel problems, to massive media acclaim.

As I've said previously, two similar papers, by Afzal et al and D'Souza et al, in 2006 found negative results on almost the same question, and were unanimously ignored by the media (even though D'Souza actively went out of his way to show how O'Leary et al got false positives).

Stephen Bustin is professor of molecular science at Barts and the London. He examined the O'Leary lab for the court case against MMR, as an expert witness for the drug company defendants. The case collapsed, and he was unable to discuss his findings. Then he was called to give evidence in the American "autism omnibus" case against the vaccine. The anti-vaccine movement did their best to prevent this. They knew what he had found: it appears to be incontrovertible evidence that the lab was detecting false positives.

Now Bustin has finally been able to write about what he found in O'Leary's lab. He published this month. Nobody who covered the original O'Leary paper has written about it. Not a soul will.

Measles cases are rising. Middle class parents are not to blame, even if they do lack rhetorical panache when you try to have a discussion with them about it.

They have been systematically and vigorously misled by the media, the people with access to all the information, who still choose, collectively, between themselves, so robustly that it might almost be a conspiracy, to give you only half the facts.

Today, I have merely given you some small part of the other half, and next week I will move on: but know that nobody else has.

01 décembre 2008

Brain's magnetic fields reveal language delays in autism

Psychology & Sociology

Faint magnetic signals from brain activity in children with autism show that those children process sound and language differently from non-autistic children. Identifying and classifying these brain response patterns may allow researchers to more accurately diagnose autism and possibly aid in developing more effective treatments for the developmental disorder. Timing appears to be crucial. "Children with autism respond a fraction of a second more slowly than healthy children to vowel sounds and tones," said study leader Timothy Roberts, Ph.D., vice chair of radiology research and holder of the Oberkircher Family Endowed Chair in Pediatric Radiology at The Children's Hospital of Philadelphia. Roberts used a technology called magnetoencephalography (MEG), which detects magnetic fields in the brain, just as electroencephalography (EEG) detects electrical fields.

Roberts presented his findings today at the annual meeting of the Radiological Society of North America in Chicago. "The brain's electrical signals generate tiny magnetic fields, which change with each sensation, and with communication among different locations in the brain," he added.

Roberts is working to develop "neural signatures" that can link recorded brain activity to particular behaviors in children with autistic spectrum disorders (ASDs), which are characterized by impaired development in communications and social functioning. "Our hypothesis is that speech and other sounds come in too fast for children with ASDs, and their difficulties in processing sound may impair their language and communication skills," said Roberts.

Physicians already use MEG to map the locations of abnormal brain activity in epilepsy, but the technology Roberts used is one of the few MEG machines available in a dedicated pediatric facility. In the current study, the researchers evaluated 64 children aged six to 15 at The Children's Hospital of Philadelphia. Thirty children had ASDs, the rest were age-matched, typically developing control subjects.

The MEG machine has a helmet that surrounds the child's head. The researchers presented a series of recorded beeps, vowels and sentences. As the child's brain responded to each sound, noninvasive magnetic detectors in the machine analyzed the brain's changing magnetic fields.

When sounds were presented, the MEG recorded a delay of 20 milliseconds (1/50 of a second) in the brain's response for children with ASDs, when compared with healthy control subjects. "This delay indicates that auditory processing is abnormal in children with autism, and may lead to a cascade of delay and overload in further processing of sound and speech," said Roberts. "Further research may shed light on how this delay in processing sounds may be related to interconnections among parts of the brain." Other testing, measuring a response to mismatched or changed sounds, found longer delays, up to 50 milliseconds (1/20 of a second).

Because autism disorders range across a spectrum of functional abilities, explained Roberts, neural signatures based on brain responses may allow clinicians to more accurately diagnose which subtype of ASD an individual patient has. Such diagnoses may be possible at an earlier age if future studies show that such signatures are detectable in infancy—at younger ages than in the children involved in the current study. "Earlier diagnosis of ASDs may allow clinicians to intervene earlier with possible treatments," said Roberts.

Furthermore, added Roberts, if a patient's neural signature overlaps with that found in another neurological condition, such as epilepsy or attention-deficit hyperactivity disorder, for which a treatment exists, that patient may benefit from such a treatment.

15 octobre 2008

Les Français ne sont pas assez vaccinés

Les Français ne sont pas assez vaccinés et on peut s'attendre à une recrudescence de maladies telles que la rougeole, la tuberculose, la coqueluche ou l'hépatite B, ont souligné mercredi des spécialistes lors d'une séance spéciale de l'Académie de Pharmacie.

Daniel Floret, président du comité technique des vaccinations, a noté que les Français étaient "les cancres de l'Europe" pour la vaccination contre l'hépatite B, avec un taux de couverture de 30%, suite aux polémiques sur le lien avec la sclérose en plaques.

"On attend une hausse de l'incidence de la maladie", a-t-il affirmé, de nombreuses personnes non vaccinées entrant dans la période la plus "à risque" (20-30 ans).

Pour la rougeole, le taux de couverture est un peu insuffisant et on assiste à "des flambées épidémiques". Pour le BCG, l'obligation vaccinale a été suspendue mais "il faut vacciner les enfants à risque", notamment ceux d'Ile-de-France ou issus de l'immigration.

Pour la coqueluche, les bébés pas encore vaccinés risquent d'être contaminés par des adultes qui ne sont plus immunisés. Il cite ainsi le cas de "17 nourrissons" atteints à Lyon au cours de la dernière année.

Le Pr Floret a évoqué aussi les risques de grippes nosocomiales, les infirmières étant "moins vaccinées" que l'ensemble de la population. Les soignants sont peu vaccinés aussi contre la coqueluche, la varicelle ou la rougeole.

Le Pr Jean-François Bach, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, a admis qu'il y avait des risques vaccinaux mais "très rares" : "bécégite", une inflammation d'après BCG, paralysies du nerf facial après administration d'un vaccin nasal contre la grippe, réactions après vaccination contre la rougeole en Afrique...

En revanche les spécialistes se sont insurgés contre les effets secondaires "non prouvés" : autisme attribué au vaccin contre la coqueluche dans les années 80 en Grande-Bretagne, diabète attribué au BCG aux Etats-Unis, sclérose en plaques liée à la vaccination contre l'hépatite B en France.

Le Pr Bach a souligné "l'énorme erreur statistique" de l'équipe menée par le Pr Marc Tardieu, qui a vu récemment une "tendance significative" à la sclérose en plaques dans un sous-groupe d'enfants traités par le vaccin. "On ne peut pas analyser des sous-groupes commes des groupes entiers", a-t-il souligné. "Le dossier est vide".

Le Pr Marc Girard, de l'Académie de médecine, a évoqué les "vaccins du futur" pour lesquels la recherche pourrait aboutir dans 5 à 10 ans, concernant par exemple la bronchiolite de l'enfant ou le paludisme. Les chercheurs travaillent aussi sur un nouveau vaccin contre la tuberculose, le BCG n'étant pas efficace chez l'adulte.

Des vaccins non plus préventifs mais thérapeutiques (une fois la maladie déclarée) contre le sida ou l'hépatite C sont envisageables à plus long terme, de même que contre des maladies non infectieuses tels cancers, Alzheimer ou athérosclérose. Mais selon le Pr Girard c'est encore aujourd'hui "un peu théorique".