09 septembre 2005

TROIS QUESTIONS À... Patrick Bruderlein

Expert en autisme, Patrick Bruderlein est chargé de cours à l’université de Genève et de Fribourg et intervient auprès du Service éducatif itinérant genevois.

Qu’est-ce que l’autisme?

La définition est donnée par l’Organisation mondiale de la santé. L’autisme est un trouble envahissant du développement, et non un trouble spécifique comme l’incapacité à s’exprimer.

Il se caractérise par trois aspects: une altération des comportements sociaux, une défaillance de la communication et, enfin, une restriction des intérêts. Le trouble doit apparaître avant l’âge de 3 ans.

Comment évolue un enfant autiste?

De manière très hétérogène. Beaucoup d’études montrent que le cadre éducatif est déterminant pour le développement. Les premières écoles pour autistes datent des
années 1970. Des recherches dévoilent que les enfants qui sont passés par ces institutions sont plus indépendants, moins anxieux que les autres enfants autistes. Il est vrai que l’évolution dépend de la sévérité du trouble,mais également de la prise en charge.

Quelle est, selon vous, la prise en charge la plus adaptée pour un enfant autiste?

Une prise en charge éducative. Comme tous les enfants, il faut qu’ils aillent à l’école. Il existe une guerre ouverte en éducation quant à la prise en charge. Chacun défend sa chapelle. Pour moi, la méthode éducative est la plus efficace. Cette approche s’oppose aux prises en charge uniquement thérapeutiques. Elle ne cherche pas à soigner la personne, mais à lui apprendre à mieux vivre. Les parents sont au minimum des collaborateurs. Beaucoup d’experts, dans les années 1950, soutenaient que l’autisme était dû à une mauvaise relation avec les parents, à une mère incapable d’aimer son enfant. Depuis, de nombreuses études ont montré l’absurdité de ces théories. Mais il en existe encore des relents dans certaines institutions. On n’accuse plus les parents directement,mais cela ressort de manière camouflée.

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