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06 avril 2011

Resumé du dossier de la revue Pour la Science d’avril 2011 intitulé Autisme : Attention aux charlatans

Dossier réalisé par Nancy Shute

Chaque année des centaines de milliers de parents d’enfants avec autisme succombent aux désir de trouver quelque chose (n’importe quoi) pour soulager les symptômes (absence de langage, interactions sociales inexistantes, comportements répétitifs) de leur enfant en détresse.

Pas de cause, pas de solution

Selon certaines études, 75% des enfants avec autisme reçoivent des « traitements alternatifs », non développés par la médecine. Ni l’efficacité, ni l’innocuité de ces traitements n’ont été évalués.

Le nombre de traitement augmente parce qu’un nombre croissant d’enfant sont diagnostiqués du fait de critères élargis. 5 enfants pour 10000 étaient diagnostiqués dans les années 70. Au fur et à mesure de l’inclusion dans les troubles autistiques de symptômes plus modérés, ce chiffre a augmenté. En parallèle, les médecins prirent conscience de l’intérêt d’un diagnostic et d’une intervention précoces. La fréquence de l’autisme est aujourd’hui estimée à 1 pour 140. Les causes de l’autisme étant en grande partie méconnues, on ignore si cette augmentation reflète une réelle augmentation du nombre de cas. De plus, il n’existe aucun marqueur biologique pour déterminer les enfants à risque, évaluer les traitements et aucun médicament. Il existe peu d’études pour démontrer les effets des interventions comportementales intensives conçues pour enseigner les interactions sociales et la communication.

Ces conditions facilitent la vente de traitements non testés par les marchands d’espoir. Les parents désemparés qui les essaient voient des progrès qu’ils n’attribuent pas aux bonnes causes. Souvent, ce ne sont pas les traitements qui améliorent le comportement des enfants mais simplement le fait qu’ils grandissent et évoluent. Malgré tout, les parents qui s’informent sur internet peuvent accorder leur confiance à des rapports anecdotiques concernant un seul enfant.

Les charlatans sont légions sur internet. L’espoir n’est pas bon marché. Ainsi un site propose de vaincre l’autisme en se portant acquéreur d’un livre vendu plusieurs centaines d’euros.

Un commerce lucratif

La thérapie par intégration sensorielle regroupe l’enveloppement de l’enfant dans des couvertures, l’utilisation de la machine à câlins, le jeu avec de l’argile parfumé. Les séances peuvent coûter jusqu’à 200 euros par heures. Même ordre de prix , voir plus pour certaines consultations non médicales, les compléments alimentaires, vitaminiques, analyses biologiques.

Le seul traitement de l’autisme dont on sait qu’il est plus ou moins efficace, la thérapie comportementale est lui aussi très coûteux, soit environ 30 000 euros par an. Quelques études scientifiques montrent que les effets de ces thérapies sont minimes, voire inexistants.

Parmi les traitements non validés, on trouve certains médicaments qui sont prescrits pour d’autres pathologies. Ainsi, la leuprolide qui bloque la production d’hormones sexuelles, la pioglitazone et les immunoglobulines G proposés en guise de traitement à des enfants avec autisme ont des effets secondaires graves. Or ni leur innocuité, ni leur efficacité n’ont été testées pour l’autisme.

La chélation qui consiste à piéger les métaux lourds pour les éliminer dans les urines est utilisée en vertu de l’hypothèse non validée que l’autisme serait la conséquence d’une intoxication aux métaux lourds. La chélation peut engendrer des défaillances rénales. On déplore un décès par chelation en 2005 suite à une erreur de posologie.

L’institut américain pour la santé mentale a annoncé en 2006 qu’il planifiait un essai clinique de la chelation dans l’autisme. En 2008, l’Institut renoncent car aucune donnée ne montre un bénéfice direct et le traitement est trop risqué.


L’essentiel de la recherche sur l’autisme a été mené dans le domaine des sciences sociales et de l’éducation spécialisé avec des budgets modestes et des protocoles différents de ceux de la recherche médicale. Ils n’impliquent en général qu’un seul enfant. Cependant, une étude publique réalisée aux Etats Unis, sur l’efficacité des traitements comportementaux devrait être rendue publique courant 2011.

Aucune preuve scientifique

Il existe peu de recherches sur l’efficacité des traitements de l’autisme, et lorsqu’une recherche est publiée, le nombre de patients est faible.

En 2007, la fondation indépendante Cochrane qui évalue la recherche médicale a analysé les bénéfices des régimes sans gluten et sans caséine dans l’autisme. Seulement deux études ont été trouvées : la première portant sur 20 participants a mis en évidence une légère diminution des troubles autistiques, la seconde avec 15 participants n’a rien montré. Même constat en 2010, pour l’étude de Susan Hyman, professeur de pédiatrie avec une étude de auprès de 14 enfants.

Malgré ces résultats, il est difficile de changer l’opinion des gens sur l’inefficacité des régimes. Il en va de même pour la secrétine, prisée en 1998. Une étude montrait les progrès de 3 enfants dans le contact occulaire et vigilance et le langage après l’administration de secretine. Les médias relayaient les déclarations d’heureux parents qui racontaient les progrès de leurs enfants. En 2005, cinq études montraient l’absence de bénéfice et l’intérêt pour la secrétine s’émoussait.

Malgré tout l’augmentation de la demande de traitements produit un effet positif : elle stimule la recherche. La première conférence internationale pour la recherche sur l’autisme réunissait en 2007, 150 personnes. En mai 2010, ils étaient 1700 chercheurs, doctorants et représentants de parents a y assister.
Depuis 10 ans, le financement de la recherche sur l’autisme aux USA a augmenté de 15 %. En 2009, les instituts américains ont consacré 132 millions de dollars et les fondations privées plusieurs dizaines de millions pour la recherche sur l’autisme. Les sommes se répartissaient ainsi : 27% pour la recherche de traitements, 29% pour la recherche des causes, 24% pour la biologie fondamentale et (1)9% pour le diagnostic.


Les nouveaux programmes de recherche vérifient l’efficacité des interventions précoces par thérapie comportementale. En novembre 2009, une étude mettait en évidence une augmentation du QI et des compétences de langage chez des enfants ayant pratiqué des interventions comportementales pendant deux années depuis l’âge de 18 à 30 mois, à raison de 31 heures par semaine.

Selon le Comité Consultatif d’Ethique, la France serait en retard sur les pays d’Europe du Nord et anglo-saxons, pour le diagnostic et l’accès à un accompagnement éducatif adapté. Malgré les rapports et les loi, les actions pour le traitement des troubles du spectre autistique sont peu nombreuses dans le pays.

Aux Etats-Unis, 2300 enfants sont répertoriés dans un registre pour effectuer des recherches sur les traitements des complications médicales fréquentes des enfants avec autisme comme les troubles du sommeil ou les problèmes gastro-intestinaux. Les résultats de certaines de ces études visant à trouver des médicaments sont décevants (sérotonine) , d’autres à confirmer (ocytocyne).

La recherche sur l’autisme progresse

La recherche gagne du terrain dans les pays développés. En juin 2010, un consortium international de chercheurs, a trouvé des variants génétiques rares en examinant les gènes de 996 enfants. Certaines mutations modifient des gènes impliqués dans la communication entre neurones. Les défauts dans les synapses, points de contacts entre neurones seraient en cause dans l’autisme.

Les mutations diffèrent selon les enfants mais elles perturbent les mêmes voies selon Daniel Geschwind de l’Ecole de médecine de l’université de Californie à Los Angeles.

« Aujourd’hui, seule la thérapie comportementale repose sur quelques données scientifiques. Des milliers de parents espèrent que la science offrira un jour d’autres traitements. »

Références internet :

http://www.fondation-fondamental.org/

http://www.johnweisnagelmd.com/quackwatchfrancais.html

http://autisme.france.free.fr/

30 janvier 2009

Une adolescente de 12 ans décède de la rougeole en Haute-Savoie

AP - Fait rare, une élève du collège de Reignier (Haute-Savoie) âgée de 12 ans est décédée jeudi des suites d'une rougeole, a annoncé vendredi la préfecture de Haute-Savoie.

"Les personnels, parents et élèves de l'établissement scolaire qu'elle fréquentait ont été informés et dès lundi les services de médecine scolaire vont procéder à une vérification des carnets de vaccination et une mise à jour sera proposée pour les enfants qui ne seraient pas complètement vaccinés", précise la préfecture dans un communiqué.

Selon la DDASS (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales) de Haute-Savoie, "la fréquence des décès était d'environ 0,7 pour 1.000 cas de rougeole en Europe en 2006. Aucun décès n'avait été rapporté par le système de surveillance en France depuis 2005".


Un exemple des effets néfastes de la propagande des anti-vaccinations et de la crédulité de leurs victimes. On remarque que le cas s'est déclaré à 40km du siège social d'une de ces associations de nuisibles. Est-ce simplement une coïncidence ?

18 juillet 2007

The MMR story that wasn't

Whatever you think about Andrew Wakefield, the real villains of the MMR scandal are the media.

Ben Goldacre
Wednesday July 18, 2007
The Guardian

Whatever you think about Andrew Wakefield, the real villains of the MMR scandal are the media. Just one week before his GMC hearing, yet another factless "MMR causes autism" news story appeared: and even though it ran on the front page of our very own Observer, I am dismantling it on this page. We're all grown-ups around here.

The story made three key points: that new research has found an increase in the prevalence of autism to one in 58; that the lead academic on this study was so concerned he suggested raising the finding with public heath officials; and that two "leading researchers" on the team believe that the rise was due to MMR. Within a week the story had been recycled in several national newspapers, and the news pages of at least one academic journal.

But where did the facts come from? I contacted the Autism Research Centre in Cambridge: the study the Observer reported is not finished, and not published. The data has been collected, but it has not been analysed. Unpublished data is the antithesis of what science is about: transparency, where anyone can appraise the methods, and the results, and draw their own conclusions.

This study is the perfect example of why this is important: it was specifically designed to look at how different methods of assessing prevalence affected the final figure. So it is no surprise that one of the results from an early analysis is high, "one in 58", using techniques which deliberately cast the widest net. But even other figures in the initial analysis were less dramatic, and similar to current estimates, and the Observer admits it was aware of them. It seems it simply cherry picked the single most extreme number and made it a front page splash story.

The Observer is unrepentant: it says it has the "final report", from 2005. I can't get it to show it to me but the Cambridge team suspect the paper has seen the last of the quarterly progress reports to the funders. So how did the Observer manage to crowbar MMR into this story?

First, it claimed that the lead researcher, Professor Simon Baron Cohen, "was so concerned by the one in 58 figure that last year he proposed informing public health officials in the county." Prof Cohen is clear: this is inaccurate and scaremongering.

And the meat? The Observer claims that "two of the academics, leaders in their field, privately believe that the surprisingly high figure [one in 58] may be linked to the use of the controversial MMR vaccine." This point is repeatedly reiterated, with a couple of other scientists disagreeing to create that familiar, illusory equipoise of scientific opinion which has fuelled the MMR scare in the media for almost a decade now.

But in fact, the two "leading experts" who were concerned about MMR, the "experts", the "leaders in their field", were not professors, or fellows, or lecturers: they were research associates. I rang both, and both were very clear that they wouldn't describe themselves as "leading experts". One is Fiona Scott, a psychologist and very competent researcher at Cambridge. She said to me: "I absolutely do not think that the rise in autism is related to MMR." And: "My own daughter is getting vaccinated with the MMR jab on July 17."

She also said, astonishingly, that the Observer never even spoke to her. And in the Observer's "readers' editor" column one whole week later, where the Observer half heartedly addressed some of the criticisms of its piece, the Observer persisted in claiming she believes MMR causes autism: it believes it knows the opinions of this woman better than she knows her own mind. Despite her public protestations. The only voice that Dr Scott could find - bizarrely - was in the online comments underneath the readers' editor piece, where the Observer continued to call her an MMR "dissenter", and where she posted an impassioned and slightly desperate message, protesting her support of MMR, and threatening legal action.

That's one of the leading experts. The other is Carol Stott. She does believe that MMR causes autism (at last). However, she is no longer even a "research associate" at the Autism Research Centre.

Carol Stott works in Dr Andrew Wakefield's private autism clinic in America, which the Observer failed to mention, and she was also an adviser to the legal team which failed in seeking compensation for parents who believed that MMR caused their child's autism, which the Observer failed to mention. She was paid £100,000 of public money for her services. She says her objectivity was not affected by the sum, but even so this seems an astonishing pair of facts for the Observer to leave out.

And were Stott's views private, or secret, or new? Hardly. Stott is so committed to the cause against MMR that when the investigative journalist Brian Deer exposed the legal payouts in 2004, although she had no prior contact with him, she spontaneously fired off a long series of sweary emails titled "game on": "Try me, shit head ... Believe me, you will lose ... so go fuck yourself. Got it yet shit head. Try me ... Twathead ... waiting ... oh yes ... Stick that where it feels good. Shit head ... well, ur a bit slow on the uptake ... Give it time I s'pose. Twat." And so on.

On the phone I genuinely warmed to her, and she regrets that many people have fallen into entrenched positions on MMR on both sides. But she's not a leading expert (as she herself agrees); she's not a sombre Cambridge academic suddenly expressing a fresh concern (her views are very public); and in any case, even she is very clear that this new research reported in the Observer would tell us nothing whatsoever about MMR causing autism.

Nothing has changed, and this scare will never be allowed to die. If we had the right regulatory structures, almost every section of the media would be in the dock, alongside Wakefield.

01 février 2007

Des vaccins au parfum de scandale…

Par Destination Santé

En 1998, The Lancet publiait une étude incriminant le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) dans la survenue d'autisme et de rectocolites hémorragiques chez des petits Britanniques. Un scandale qui a défrayé la chronique. En fait tout cela n'était qu'une opération orchestrée, avec avocats marrons et chercheurs corrompus. Explications.

Depuis 25 ans, l'efficacité du vaccin ROR est établie par des dizaines d'études internationales. Diffusé dans le monde entier, il est administré sans problème à des dizaines de millions d'enfants. Mais en février 1998 donc, la publication par The Lancet de ce travail fait l'effet d'un coup de théâtre. Le vaccin provoquerait dans certains cas, un autisme ou une rectocolite hémorragique.

Le Dr Andrew Wakefield, du Royal Free Hospital dans le nord de Londres, sème le trouble. Comment un vaccin aussi répandu que le ROR aurait-il pu avoir un tel vice caché, qui échappe à tous pendant des années ? La réponse à cette équation « impossible » est aujourd'hui connue grâce à une investigation menée par Brian Deer, journaliste aux Dépêches britanniques et au Sunday Times de Londres : il s'agissait ni plus ni moins d'une manipulation de données par des chercheurs corrompus, le tout organisé en sous-main par un cabinet d'avocats pour soutenir une juteuse class action contre le fabricant du vaccin.

Plusieurs des enfants au coeur de l'étude Wakefield participaient en fait, parallèlement et de façon occulte, à une autre étude visant à établir les bases d'une action en justice contre le fabricant. Wakefield était rémunéré plus de 79 000 euros pour cette autre recherche. Peccadille pourtant : au total, le chercheur et son équipe ont empoché pas moins de 664 660 euros dans ce tour de passe-passe, le total des émoluments versés à des médecins dépassant 5 millions d'euros.

Encore cela ne représente-t-il que la partie émergée de l'iceberg, puisqu'au bout du compte cette affaire a coûté… plus de 24 millions d'euros en frais de recherches et de justice. Donc 12 millions pour le cabinet de l'avocat Richard Barr. Le tout réglé par les contribuables de Sa Majesté, la class action en question étant assumée au titre de la Legal Services Commission, en d'autres termes l'aide juridictionnelle.

Le bon Dr Wakefield s'est depuis installé à Austin, la capitale du Texas. Mais le scandale le rattrape et en juillet de cette année, il devrait répondre de ses agissements devant la justice britannique...

Entre-temps, The Lancet s'en est publiquement désolidarisé en publiant en mars 2004 un éditorial de rétractation… partielle. Un éditorial discret, qui n'a pas fait de bruit. Mais le mal, lui, était fait. Entre 1998 et 2003 et en dépit de démentis formels du gouvernement britannique, le nombre d'enfants vaccinés au Royaume-Uni a sensiblement diminué. La couverture vaccinale est ainsi passée de 92% à 78,9%, un chiffre très insuffisant pour empêcher la circulation des virus au sein de la population.

Résultat pour la première fois depuis 14 ans, un petit sujet de Sa Majesté est mort en mars 2006, victime de la rougeole... et de la rumeur persistante !

Les rumeurs peuvent tuer...

Cette dernière, qui renaît régulièrement chez nos voisins anglais, fait étrangement penser à la controverse franco-française sur le vaccin contre l'hépatite B. Un vaccin accusé d'avoir provoqué – et cela uniquement en France…- des poussées de sclérose en plaques. Et rien n'y fait. Même les récentes conclusions de la Commission nationale de pharmacovigilance n'éteignent pas cette rumeur.

Or elles sont formelles : « Depuis décembre 1994 jusqu'à septembre 2005, les (…)données de pharmacovigilance (...) n'ont pas permis de confirmer le rôle du vaccin (dans les poussées de sclérose en plaques) ». Onze études épidémiologiques ont déjà été réalisées, dont 5 à l'initiative de l'Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS). « Aucune n'a pu établir d'association significative entre la vaccination contre le VHB et la survenue d'affections démyélisantes, à l'exception d'une étude cas-témoins américaine ».

Il n'en reste pas moins que Bernard Kouchner, ministre de la santé, renoncera au maintien de l'obligation vaccinale contre l'hépatite B pour les enfants. Cette décision sera sévèrement critiquée par l'OMS qui mettra en garde ses Etats-membres contre la contagion du mauvais exemple français. En butte selon les termes de l'Organisation, à « des pressions énormes exercées par des associations hostiles à la vaccination », notre pays est le seul aujourd'hui dans le monde développé à ne pas protéger ses enfants contre un cancer évitable, celui du foie.

La communauté scientifique unanime assure que la France fait erreur. Des rapports circonstanciés – des autorités françaises comme de l'OMS – dénoncent là encore les biais de la seule étude qui, envers et contre toutes les autres, accable le vaccin. Et si, comme dans le cas du ROR au Royaume-Uni, ce n'était pas une erreur… ?

Source : The Sunday Times, 31 décembre 2006, MMR & autism investigation, AFSSaPS, 28 novembre 2006, OMS, novembre 2002, Legal Services Commission, 22 décembre 2006


Ce ne sont pas les rumeurs qui tuent, mais les irresponsables qui les propagent. Comme les malades des forums conspirationnistes, les adeptes de l'anti-vaccination (sémantiquement relookée sous le terme de "liberté vaccinale") et autres parents désemparés par le chagrin. Est-ce que tout ça valait 24 millions d'euros et un enfant mort ? Nous sommes du côté de ceux qui répondront "non".

31 janvier 2007

Rougeole, oreillons et rubéole: un vaccin calomnié par profit

Sciences - Le médecin britannique selon qui le vaccin combiné rougeole, oreillons, rubéole pourrait provoquer l’autisme était à la solde d’avocats qui voulaient intenter un procès collectif.

Anne-Muriel Brouet

Le vaccin combiné rougeole, oreillons, rubéole (ROR) ne provoque pas l'autisme. Une association entre les deux est non seulement fondée sur des études grossièrement biaisées mais encore le résultat d'une stratégie visant à intenter une action en nom collectif (class action) contre les fabricants du vaccin, révèle l'enquête d'un journaliste du Sunday Times *.

Pire, un fonds d'aide juridique britannique, public, a versé plus de 8,5 millions de francs à des chercheurs et médecins pour accréditer cette thèse en vue de ce procès, aujourd'hui abandonné.

La bombe explose en février 1998. Le triple vaccin ROR provoquerait un nouveau type d'autisme, combinant troubles gastriques et syndrome régressif, selon une étude parue dans la revue médicale de référence britannique The Lancet. Dans une conférence de presse, donnée à l'époque, l'auteur de l'étude, Andrew Wakefield, plaide pour une vaccination séparée des trois maladies.

L'autisme étant une maladie aux causes mal connues, la communauté médicale aussi bien que les parents s'inquiètent. La vaccination ROR chute drastiquement en Grande-Bretagne tandis que la polémique s'étend à l'Europe et aux Etats-Unis.

Les études se multiplient dans le monde pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. En 2002, le doute est levé: il n'y a aucun lien entre les deux choses.
Et pour cause, démontre l'enquête de Brian Deer. Derrière Andrew Wakefield, il y a un avocat, Richard Barr, à la recherche d'une class action.

Depuis 1996, il paie grassement Wakefield pour trouver la faille dans le ROR. Pourquoi lui? Le médecin londonien a déjà publié un article, dans The Lancet, sur un lien éventuel entre inflammation de l'estomac et infection virale persistante, due au vaccin contre la rougeole. Bien que cette thèse ait été infirmée, il poussera l'idée en soutenant que ces troubles digestifs modifient la perméabilité intestinale. Du coup, les toxines passent dans le sang et causent des lésions neuronales, provoquant l'autisme. C.Q.F.D.

L'objectif est plus large.

Wakefield, qui travaille à la Royal Free Medical School, a des projets qui pourraient rapporter gros: un vaccin unique contre la rougeole et des médicaments contre les problèmes gastriques et l'autisme.

Barr paye Wakefield au prix fort. Le médecin trouve parmi ses patients 12 enfants qui souffrent de troubles gastriques et d'autisme. Il nourrit ainsi son hypothèse et publie son article en 1998. D'autres, aux données biaisées, suivent.

Auditions en juillet

Parallèlement, les parents des «victimes» sont candidats à l'action collective menée par Barr. Ils seront rejoints par 1600 personnes. Durant 10 ans, la Commission des services légaux (LSC) arrose des chercheurs – beaucoup d'associés, partenaires commerciaux et employés de Wakefield – pour fournir des expertises, rapporte encore le journal britannique. Le médecin lui-même recevra un million de francs d'argent public.

Après avoir soutenu les travaux du Britannique durant six ans, The Lancet admet son erreur, en 2002. Aujourd'hui, le Conseil général médical de Grande-Bretagne a ouvert une enquête sur Andrew Wakefield qui se traduira par des auditions dès le mois de juillet. Quant à la LSC, qui gère un budget de plus de 3 milliards pour rendre la justice accessible aux défavorisés, elle a reconnu que son action contre le ROR était «ni efficace ni appropriée», rapporte le Sunday Times. Elle devra aussi vraisemblablement rendre des comptes.

* L'enquête complète de Brian Deer se trouve sur le site:
briandeer.com/mmr/lancet-summary.htm

11 octobre 2005

Charlie Hebdo relaxé pour la critique d'une méthode de communication avec les autistes

Charlie Hebdo, qui avait qualifié la méthode dite de "communication facilitée", censée permettre de retranscrire les pensées des handicapés mentaux et notamment des autistes, de "grotesque charlatanerie", a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris, a-t-on appris lundi auprès du tribunal.L'hebdomadaire était poursuivi par Anne-Marguerite Vexiau, qui a introduit en France cette méthode créée aux Etats-Unis.Selon le jugement rendu par la 17ème chambre du tribunal correctionnel, cette méthode "vise à retranscrire les pensées de personnes déficientes mentales, et principalement autistes, par le truchement d'un thérapeute muni d'un clavier alphabétique sur lequel le patient pianote, livrant ainsi des phrases qui sont présentées comme l'expression de ses pensées tues".Dans un article publié le 17 décembre 2003, Charlie Hebdo s'indignait: "non seulement, c'est une grotesque charlatanerie mais, en plus, elle est remboursée par la sécurité sociale".Mme Vexiau estimait que l'article était diffamatoire à son égard, notamment parce qu'il lui imputait d'être l'animatrice d'un mouvement sectaire qui aurait manoeuvré pour obtenir un remboursement de sa méthode par la sécurité sociale.Or le tribunal n'a relevé dans l'article de Charlie Hebdo aucun propos l'accusant de pratiques sectaires ou de tromperie au détriment de la sécurité sociale.Par ailleurs, le tribunal a considéré que l'hebdomadaire était libre de qualifier ainsi la méthode de Mme Vexiau, cette opinion n'étant qu'un "jugement de valeur, exprimé certes sans nuance, mais que le journaliste présente comme étant son point de vue".