17 octobre 2006

Un nouveau gène de l'autisme double les risques

Cette découverte suggère que l'autisme est une maladie du cerveau et du corps.

16 oct. 2006 -- Une seule mutation génétique double la susceptibilité pour un enfant de se développer avec de l'autisme, selon une étude dirigée par une équipe de recherche de Vanderbilt.

C'est une découverte avec des implications profondes. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas un gène spécifique au cerveau. En fait, il affecte de nombreux systèmes dans le corps, y compris le système immunitaire et la régénération gastro-intestinale. Le gène en question est une forme variable d'un gène appelé MET.

Ceci suggère que l'ensemble complexe de comportements et d'incapacités mentales que nous appelons l'autisme ne peut pas, comme on le pensait précédemment être seulement un problème de développement cérébral. Il peut également être lié à de subtils problèmes développementaux concernant l'ensemble du corps.

L'étude, à laquelle participait Pat Levitt, PhD, du centre Kennedy pour la Recherche sur le Développement Humain de Vanderbilt , apparaît dans la dernière édition en ligne des Proceedings of the National Academy of Sciences.

« Nous supposons que le [gène variant MET ] commun, fonctionnellement défaillant, peut, ainsi que d'autres gènes de vulnérabilité et des facteurs [génétique] et environnementaux, accélérer le début de l'autisme, » suggèrent Levitt et ses collègues .

Un nouveau gène important lié à l'autisme

Les enfants avec autisme semblent se développer normalement dans les premiers temps. Puis ils semblent régresser, perdre des capacités qu'ils avaient acquises et soudainement se retirer dans leur propre monde.

Il y a beaucoup de théories sur les raisons de ces symptômes. Clairement, quelque chose empêche un développement normal.

Le gène MET, remarquent Levitt et ses collègues, code une enzyme importante appelée le récepteur MET. Entre autres fonctions , le récepteur MET envoie des signaux importants pour la croissance de cerveau, la maturation de cerveau, les défenses immunitaires et la
réparation du système gastro-intestinal.

Beaucoup de parents des enfants autistes rapportent que leurs enfants ont des problèmes digestifs et des réactions immunitaires désordonnées. Il n'a jamais été clairement établi de lien direct ou indirect entre ces reactions et l'autisme.

La relation du gène MET avec l'autisme ouvre la voie à de nouvelles recherches passionnantes, estime Matthew W., MD, PhD, directeur du programme neurogénétique à l'université de Yale. L'éditorial de l'état accompagne le rapport de l'équipe de Levitt.

« La possibilité qu'une variante MET puisse induire des dysfonctionnements immunitaires et des perturbations gastro-intestinales en rapport avec des désordres du spectre autistique est une question importante à poursuivre qui mènera probablement à une certaine discussion, » selon State.

Ceci parce que une première théorie pour lier l'autisme, les problèmes gastro-intestinaux et les dysfonctionnements des défenses immunitaires a fait porter, à tort, la responsabilité de ces symptômes sur la vaccination ROR (Rougeole - Oreillons - Rubéole).

Cette théorie, unanimement rejeté à l'exception du seul seul chercheur qu'il l'a proposée, soutient que les enfants qui se développent avec autisme sont particulièrement sensibles aux effets toxiques du thimerosal, une forme de mercure utilisée dans la composition du vaccin.

La théorie du thimerosal a été rejetée par un panel d'experts de l'Institut de Médecine. Maintenant, la découverte de l'implication du gène MET peut relancer la recherche sur le lien entre l'autisme et d'autres problèmes du développement.

« La question essentielle de savoir si et comment la perturbation intestinale, la régression, et les problèmes immunologiques peuvent être reliés entre eux, a été occultée en partie, par la polémique [sur le thimerosal], » écrit State. « Si tout va bien, la présente étude mènera à de nouvelles investigations rigoureuses sur ces questions débarassé de l'inquiétude inutile que constituait l'hypothèse erronée du lien entre autisme et ROR. »

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci à ces chercheurs en génétique de commencer à recoller des morceaux qui divisaient profondément la recherche, les professionnels et les parents sur les liens entre aspects biologiques de l'autisme, génétique, et tableau clinique. Si cette étude se confirme, c'est effectivement une avancée très significative.

Reste à savoir si des protocoles thérapeutiques peuvent corriger cette défaillance enzymatique...

Merci Gérard de nous faire partager cette info.

Anonyme a dit…

Cet article est très intéressant merci beaucoup pour ces infos.
Je mets le blog dans mes favoris.
Et bonjour à Vincent.

Autisme Information Science a dit…

Merci pour vos encouragements. Je tiens seulement à préciser que ce blog est une entreprise collective, et que je serai bien incapable de le développer seul. Les remerciements sont à partager avec José.

Anonyme a dit…

Merci pour cette traduction. Où trouver l'article original ? (pudmed?)
Autre question : savez-bous qui a financé l'étude, qui finance le laboratoire qui héberge le chercheur ?
JB.Guermonprez, f38000, Grenoble

Florence a dit…

Mon fils a une anomalie chromosomique très rare (une soixantaine de diagnostique dans le monde pour l'instant) appelé chromosome 14 en anneau (ou ring 14). Vu la rareté du syndrome, et compte tenu que nous avions des comportements de type autistique au début, il a été déclaré TED après test (PEP-R entre autre).
Aujourd'hui, nous savons que les dérangements au niveau de l'immunité et des problèmes gastro-intestinaux viennent des problèmes génétiques (équipe de recherche ring 14 à reggio emilia Italie) . Or dans les 17 cas étudiés par l'équipe de recherche, Alexandre est le seul a n'avoir pas développé autant de troubles du comportement que les 16 autres. La différence ? Alexandre suit depuis l'age de 2 ans une thérapie comportementale de type TEACCH / ABA. Biensûr, sans environnement structuré les troubles réapparaissent...Les chercheurs du ring 14 sont en train de se pencher sur cette différence...qui va dans le sens de votre étude.

JK a dit…

Le résumé de PubMed est en http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?db=pubmed&cmd=Retrieve&dopt=AbstractPlus&list_uids=17053076&query_hl=6&itool=pubmed_docsum

L'étude a été publiée dans les PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences)
Proc Natl Acad Sci U S A. 2006 Nov 7;103(45):16834-9. Epub 2006 Oct 19.