Traduction: J.V.
Pensées suicidaires
Laura Geggel - 23 Avril 2013 – SFARI
Après les accidents et les homicides, le suicide est la troisième cause
de décès chez les adolescents américains. Malheureusement, les enfants atteints
d'autisme sont encore plus sensibles à cette tendance à l'automutilation. Une
nouvelle étude montre qu'ils sont 28 fois plus susceptibles de planifier ou de
tenter un suicide que leurs pairs typiques.
L'étude, publiée dans le numéro de Janvier de « Research in Autism Spectrum Disorders”, est la
plus importante à ce jour pour examiner les facteurs de risque de suicide chez
les enfants atteints d'autisme.
Les chercheurs ont interrogé les mères de trois groupes d'enfants - 791
avec autisme (âgés de 1 à 16 ans), 35 avec dépression (âgés de 8 à 16 ans) et
186 enfants typiques (âgés de 6 à 12 ans).
L'enquête a posé des questions sur les problèmes de comportement de
leurs enfants, le harcèlement et la dépression, et si les enfants avaient parlé
de se blesser ou de se tuer ou avaient
déjà tenté de se suicider.
Il n'est pas clair si les écarts de tranche d'âge ou les différences de
taille entre les différents groupes ont affecté les résultats.
Les enfants autistes sont plus susceptibles globalement que leurs pairs
de parler ou de tenter de se suicider - environ 14 % des enfants atteints
d'autisme à comparer à environ 0,5 %des enfants typiques.
Sans surprise, la dépression est le meilleur prédicteur de parler ou de
tenter de se suicider. Environ 75 % des enfants autistes qui parlent ou ont
tenté de se suicider souffrent de dépression. Cependant, seulement environ 25 %
des enfants déprimés autistes parlent ou ont tenté de se suicider.
Quatre facteurs démographiques semblent également jouer un rôle majeur:
être de sexe masculin, 10 ans ou plus,
être noir ou hispanique, ou appartenir à
une classe socio-économique plus basse augmentent les chances de parler ou de
tenter de se suicider, selon l'étude.
Les garçons sont plus susceptibles de
planifier un suicide, mais les filles et les garçons sont aussi susceptibles de
le tenter.
Les chercheurs ont constaté que le harcèlement est également un facteur
de risque majeur - près de 60 % du groupe avec autisme avait connu taquineries
et harcèlement, et ceux qui l’avaient été étaient trois fois plus susceptibles
d'envisager ou tenter de se suicider que ceux qui ne l’avaient pas.
Les enfants qui prennent des médicaments psychotropes parlent aussi
davantage de planifier un suicide ou de le commettre que ceux qui ne prennent pas de médicaments.
(Cependant, ces enfants auraient eu cette prescription de médicaments
précisément pour cette raison.) D'autres facteurs de risque incluent des
troubles du comportement, l'impulsivité, l'agressivité et des troubles de
l'humeur.
Fait intéressant, il n'existe pas d'association significative entre le
risque de suicide et les scores d'intelligence ou de sévérité de l'autisme. Les
caractéristiques psychotiques, des habitudes alimentaires anormales, un sommeil
excessif, l'hyperactivité, la léthargie et le déficit de l'attention semblent
également ne pas être liés à un risque de suicide.
Les résultats suggèrent qu'il est important de traiter la dépression
chez les enfants atteints d'autisme et de développer des thérapies et des
techniques de prévention du suicide ciblant ce groupe.