J Can Acad Child Adolesc Psychiatry. 2013 Feb;22(1):55-60.
Amantadine: un examen de l'utilisation en psychiatrie infanto-juvénile
Source
Department of Psychiatry, Royal Inland Hospital, Kamloops, British Columbia.OBJECTIF
Passer en revue, résumer et discuter la littérature publiée
sur la pharmacologie et l’utilisation de l’amantadine en
pédopsychiatrie.
MÉTHODE
Une recherche de la littérature dans
plusieurs bases de données (PubMed, Psychinfo, CINAHL, Medline,
PsycARTICLES, Biomedical Reference Collection et Academis Search
Complete) a été menée avec le mot clé « amantadine » avec des limites:
langue anglaise, essais sur des humains, tous les enfants (de 0 à 18
ans). Des articles additionnels pertinents ont été relevés dans les
bibliographies. Étant donné la quantité limitée d’information obtenue,
la recherche s’est élargie et a inclus « tous les enfants et les adultes
», et l’information pertinente a été saisie.
RÉSULTATS
L’utilisation
de l’amantadine pour traiter les troubles neuro-développementaux chez
les enfants est due à son effet antagoniste au recepteur
N-methyl-D-aspartate (NMDA).
L’effet de l’amantadine sur le système
glutamatergique des neurotransmetteurs, joue un rôle important dans de
nombreux troubles psychiatriques.
La majorité des études relevées
étaient des études ouvertes et seulement deux étaient des études
contrôlées d’enfants et d’adolescents.
Un essai randomisé contrôlé
rendait compte des effets bénéfiques du contrôle des symptômes
d’irritabilité et d’hyperactivité chez les enfants souffrant d’un
trouble autiste.
Un autre essai randomisé contrôlé, une étude de
comparaison directe avec le méthylphénidate, a constaté un effet
statistiquement significatif sur le trouble de déficit de l’attention
avec hyperactivité (TDAH).
Deux autres études ouvertes constataient
aussi des effets positifs sur le TDAH.
Une étude pilote sur des enfants
souffrant d’énurésie constatait une réduction significative de la
fréquence de l’incontinence.
Ouvertes pour la plupart, les études sur
les adultes, relativement aux enfants et aux adolescents, rapportaient
une efficacité dans la dépression résistante, le trouble obsessionnel
compulsif et pour compenser certains effets secondaires des
psychotropes.
Des essais contrôlés sur les traumatismes cérébraux
indiquaient un effet neuroprotecteur et une efficacité pour contrôler
les comportements aberrants comme l’agitation et l’agressivité.
L’amantadine était constamment désignée comme étant bien tolérée, ayant
un profil acceptable d’effets secondaires et étant sécuritaire pour une
utilisation à long terme.
Son congénère analogue mais plus puissant, la
mémantine, a également démontré des effets bénéfiques potentiels pour
des troubles semblables, mais aucune étude bien contrôlée n’a été
trouvée chez les enfants et les adolescents.
CONCLUSION
L’amantadine
pourrait être utilisée comme agent de rechange sécuritaire ou agent
d’augmentation dans le traitement des enfants souffrant de troubles
neuropsychiatriques développementaux ou d’autres troubles qui ont
démontré une résistance aux agents psychopharmacologiques d’usage
courant.
Cependant, les données disponibles pour un tel usage, bien que
prometteuses, sont limitées et proviennent surtout d’études ouvertes. Il
faut que cette efficacité soit confirmée par des études bien
contrôlées.
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