Traduction de l'article de la BBC, publié le 16/08/2006, intitulé "Autism 'affects all of the brain"
L'autisme n'affecte pas simplement la façon dont les personnes entrent en relation avec autrui mais il a aussi un large éventail d'effets, ainsi que le suggère, cette étude.
Des chercheurs américains ont comparé 56 enfants avec autisme avec 56 sans autisme.
Ceux qui avaient de l'autisme se sont avérés avoir plus de problèmes avec des tâches complexes, tel qu'attacher leurs lacets, suggérant que beaucoup de secteurs du cerveau étaient affectés.
Un expert anglais de l'autisme précise que l'étude de la neuropsychologie infantile a montré combien le trouble était envahissant :
"Les difficultés sociales ont reçu beaucoup d'attention lors des recherches mais cette nouvelle étude nous rappelle que les causes de l'autisme ont des effets plus larges.", Professeur Simon Baron Cohen, Centre de Recherches sur l'Autisme.
Les personnes avec autisme sont traditionnellement considérées comme ayant des problèmes d'interaction avec autrui et des difficultés dans la communication verbale et non-verbale.
Elles peuvent également avoir des comportements stéréotypés et des intérêts très limités.
Mais cette étude suggère que l'autisme peut affecter la perception, le mouvement et la mémoire sensorielle parce qu'il empêche différentes parties du cerveau travaillant ensemble de réaliser des tâches complexes.
Lacets « difficiles »
Les enfants avec autisme de l'étude étaient tous capable de parler, de lire et d'écrire.
Tout ceux étudiés par l'équipe du Collaborative Program of Excellence étaient âgés de 8 à 15 ans.
Tandis que les enfants avec autisme réussissaient aussi bien, et même parfois mieux, que les autres enfants dans les tests de base, ils ont tous éprouvé des difficultés dans les tâches complexes.
Ainsi dans les tests visuels et spatiaux, les enfants avec autisme étaient très performants pour retrouver des petits objets dans une image complexe, ou bien pour retrouver le personnage Waldo dans les livres de la série « où est Waldo ?». Mais quand ils ont été invités à faire la différence entre les personnes qui se ressemblaient, ils ont trouvé cela très difficile.
Alors que les enfants avec autisme avaient tendance à être très bons en énonciation et en grammaire, ils ont eu plus beaucoup de mal à comprendre les figures complexes du discours, telles que les idiomes - où la signification de l'expression n'est pas identique à ce que les mots réels suggèrent.
Par exemple, ils ne comprendraient pas l'expression "casser sa pipe" signifiant que quelqu'un était mort puisqu'on ne peut être mort et être susceptible de "casser sa pipe".
Les enfants avec autisme avaient également des problèmes avec leur écriture.
Câblage « défectueux »
Nancy Minshew, une spécialiste en psychiatrie et neurologie de l'Université de Médecine de Pittsburgh , qui a mené cette recherche, a indiqué : « Ces résultats prouvent que vous ne pouvez pas compartimenter l'autisme. Il est beaucoup trop complexe".
Elle a expliqué que les chercheurs qui étudent l'autisme doivent rechercher les causes qui affectent des secteurs multiples du cerveau, plutôt que regarder simplement des secteurs reliés à la communication et aux comportement stéréotypés et compulsifs.
Le docteur Minshew a ajouté : « Notre étude suggère fortement que l'autisme n'est pas principalement un désordre d'interaction sociale mais un désordre global affectant la façon dont le cerveau traite l'information qu'il reçoit - particulièrement quand l'information devient compliquée. »
L'équipe avait précédemment trouvé, en regardant des scanners de cerveau, que les personnes avec autisme avaient des anomalies dans le câblage neurologique par lequel différents secteurs du cerveau communiquent.
Elle a dit que ces anomalies étaient susceptibles d'expliquer pourquoi les enfants avec autisme dans l'étude ont eu des problèmes avec des tâches complexes mais ont bien réussi dans les tâches qui ont seulement exigé la mobilisation d'une seule région du cerveau.
Professeur Simon baron Cohen, chef du Centre de Recherches sur l'Autisme de Cambridge, a dit : « Cette nouvelle étude est importante car elle ne se limite pas au fonctionnement atypique dans des domaines sociaux et non-sociaux, des personnes qui sont dans le spectre autistique.
« Précédemment les difficultés sociales ont suscité beaucoup d'attention de recherches.
« Mais cette nouvelle étude nous rappelle que les causes de l'autisme ont bien plus d'effets. »
BBC, 2006