In The Journal of Pediatrics, février 2010
Traduction GM
Le but de l'étude menée par Samantha Johnson, Chris Hollis, Puja Kochhar, Enid Hennessy, Dieter Wolke, et Neil Marlow était d'étudier la prévalence des troubles du spectre autistique chez les enfants nés grands prématurés.
L'étude porte sur des enfants grand prématurés (moins de 26 semaines de gestation), nés au Royaume Uni et en Irlande en 1995. Sur les 307 enfants âgés de 11 ans, 219 d’entre eux (71%) ont été évalués et comparés à 153 camarades de classe nés à termes. Les parents ont complété le Questionnaire Communication Sociale (SCQ) afin d'évaluer les symptômes du spectre d'autisme et les troubles apparentés. Les diagnostiques ont été posés suite à une évaluation psychiatrique. Une passation de Q.I. ainsi qu'une évaluation clinique ont été également administrées.
Résultats
Les enfants nés grands prématurés ont eu des résultats significativement plus élevés au test de SCQ que leurs camarades de classe (différence moyenne, 4.6 points). Seize enfants nés grands prématurés ont reçu un diagnostic d'autisme soit 8%, contrairement aux enfants enfant du groupe contrôle de la même classe d'âge, dont aucun n'a reçu de diagnostic : «L'étude montre une augmentation de la fréquence des TSA, mais c’est surtout chez les enfants souffrant d'autres handicaps. Le risque de développer un autisme chez les enfants ne présentant pas d'autres problèmes est très faible", explique le Dr Neil Marlow, professeur de médecine néonatale à University College de Londres, et l'un des principaux chercheurs de l'étude. Ainsi aucun des 56 enfants du groupe grands prématurés n’ayant aucune déficience cognitive ou d'apprentissage n'a reçu de diagnostic de TSA à 11 ans. Par contre, parmi les 34 enfants atteints de troubles cognitifs modérés à sévères à l'âge de 6 ans, six (18 %) ont été diagnostiqués avec un TSA à 11 ans. Sur les 65 enfants présentant une insuffisance légère, 6 % plus tard été diagnostiqués avec un Trouble Envahissant du Développement.
Conclusion
Les enfants nés grands prématurés ont un risque accru de développer des symptômes autistiques ou des troubles apparentés dans la moyenne enfance. Ces symptômes et désordres sont associés des problèmes neurocognitifs ce qui suggèrent que les Troubles du Spectre Autistique pourraient résulter du développement anormal du cerveau dans cette population.
Dans le cadre du développement du cerveau chez ces enfants avec des facultés affaiblies, il faut prendre en compte du risque élevé de TSA. L'autisme se développe par des mécanismes différents chez les enfants extrêmement prématurés comparés à ceux qui sont nés à terme chez qui le rôle de la génétique est essentiel, conclut Marlow.
Son équipe suit actuellement une cohorte d'enfants prématurés nés en 2006. L'objectif cette nouvelle étude est de vérifier si les progrès apportés par la médecine dans les soins aux grands prématurés ont une incidence sur le risque à long terme de développer un Trouble autistique.