Prevention and treatment of tardive dyskinesia caused by antipsychotic drugs
A.-S. Seigneurie a, F.Sauvanaud a, F. Limosin a, b, c
a Service de psychiatrie de l’adulte et du sujet âgé, hôpital
Corentin-Celton, groupe hospitalier hôpitaux universitaires Paris
Ouest, Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP–HP), 4, parvis
Corentin-Celton, 92130 Issy-les-Moulineaux, France
b Université Paris Descartes, Sorbonne Paris-Cité, 75006 Paris, France
c Inserm, U894, centre de psychiatrie et neurosciences, 75014 Paris, France
Résumé
Les dyskinésies tardives (DT) sont des mouvements anormaux et
involontaires de la langue, de la mâchoire, du tronc et/ou des membres
qui peuvent survenir au cours d’un traitement prolongé par
antipsychotique ou après son arrêt, et qui sont présents sur une période
d’au moins quatre semaines. La prévalence des DT se situe entre 24 et
32 % sous neuroleptiques, et autour de 13 % sous antipsychotiques
atypiques. Le risque de survenue est majoré par des caractéristiques
propres au patient (âge, sexe, diagnostic psychiatrique, facteurs de
vulnérabilité hérités) ou par les caractéristiques du traitement reçu
(type de molécule, durée et dose d’exposition au traitement). Les deux
principales hypothèses étiopathogéniques proposées pour expliquer la
survenue de ces DT iatrogènes sont : une hypersensibilité des récepteurs
dopaminergiques D2, ou un mécanisme de neurotoxicité par stress
oxydatif pouvant conduire à une dégénérescence neuronale par apoptose.
Une fois les principaux diagnostics différentiels éliminés et le
diagnostic de DT retenu, trois grands types d’intervention thérapeutique
peuvent être proposés : adaptation des modalités de prescription des
antipsychotiques (diminution de posologie, substitution ou arrêt),
adjonction d’un traitement antikinétique, ou intervention
neurochirurgicale pour les dyskinésies sévères et pharmaco-résistantes.
En pratique, devant les contraintes liées à ces mesures curatives et
leur efficacité incertaine, l’accent doit être mis sur les mesures
préventives en privilégiant la réévaluation régulière des prescriptions
et le dépistage précoce des complications iatrogènes.
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