31 octobre 2011

Atypical perception processing and facial emotion disorder in autism

Traduction: G.M.

Traitement atypique de la perception et trouble de l'émotion faciale dans l'autisme
Meaux E, Gillet P, Bonnet-Brilhault F, C Barthélémy, M. Batty

Source
UMRS «Imagerie et Cerveau», Inserm U930, CNRS ERL 3106, Université François-Rabelais, CHRU de Tours, 37044 Tours cedex 9, France.

INTRODUCTION
Le syndrome autistique est défini par plusieurs anomalies, touchant principalement les capacités d'interaction sociale. Des troubles des processus de traitement des stimuli faciaux et émotionnels, et particulièrement l'évitement du regard, ont également été signalés dans ce désordre. Certains auteurs ont suggéré que ces anomalies peuvent être expliquées, ou tout au moins en partie, par le désordre social observé dans ce syndrome. Le but de cette étude était donc d'améliorer la compréhension des processus impliqués dans la perception et la représentation des visages exprimant une émotion chez les sujets atteints de troubles du spectre autistique (TSA).

MÉTHODES
Onze enfants atteints de TSA (moyenne d'âge de développement 7 ans 11 mois) et onze enfants se développant sans TSA (moyenne d'âge 7 ans 9 mois) ont pris part à trois expériences.
La première discrimination impliquait l'ensemble d'émotions en utilisant des photographies de visages exprimant six émotions de base, la deuxième, la discrimination émotionnelle locale sur la base d'éléments isolés du visage (photos des yeux et des bouches isolés du reste du visage), et pour la troisième les enfants ont été invités à créer des visages exprimant des émotions par le biais d'un puzzle , à partir de photographies d'éléments isolés du visage (représentation globale nécessitant la discrimination locale).

RÉSULTATS
Nos constatations ont révélé que les enfants se développant sans TSA ont eu des difficultés avec le processus de discrimination locale d'émotions: leur performance s'est améliorée lorsque la perception générale était possible. En revanche, et étonnamment, les enfants atteints de TSA sont plus performants que le groupe contrôle dans la discrimination des émotions à partir d'images des yeux isolés, mais leur performance a baissé lorsqu'un traitement global était nécessaire.

DISCUSSION
Nos résultats suggèrent que les troubles émotionnels observés dans les TSA pourrait être expliqués par les compétences dans le traitement de l'information locale. Cela pourrait expliquer l'incapacité des enfants atteints de TSA à réaliser une perception cohérente de leur environnement social et pourrait également entraîner le retrait qui est caractéristique de ce trouble.
Ces résultats suggèrent également que l'évitement du regard qui est caractéristique des personnes atteintes de TSA est éliminé lorsque les yeux sont présentés seuls. Cet évitement du regard semble donc être lié à la complexité et la variabilité de ce type de stimulus et non à la nature sociale de la relance.

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