Traduction: Audrey Fenaux-rizzon
Coordination œil-main chez des enfants avec un autisme à haut niveau de fonctionnement cognitif ou un syndrome d'Asperger en utilisant le paradigme de l'effet GAP
Crippa A, Forti S, Perego P, Molteni M.
Source
Child Psychiatry Unit, "Eugenio Medea" Scientific Institute, Associazione La Nostra Famiglia, v. Don Luigi Monza 20, 23842, Bosisio Parini, Lecco, Italy, alessandro.crippa@bp.lnf.it.
Résumé
Nous avons étudié la coordination oeil-main chez les enfants présentant des troubles du spectre autistique (TSA) en comparaison avec un groupe d'enfants appariés de même âge avec un développement typique.
La corrélation main-oeil a été mesurée en mettant
en relation les latences de fixation avec le pointage et les principales réponses urgentes des tâches de détection visuelle où existe un paradigme Gap/overlap ; qui a été utilisé et comparé à des latences de fixation en l'absence de réponse manuelle.
Les patients avec TSA montrent une coordination oeil-main moins efficace , encore plus évidente lors du pointage vers une cible fixée.
Les données du groupe des participants au développement typique ont confirmé la corrélation entre les mouvements de main complexes et les écarts manuels.
Une contradiction importante a été découverte chez les participants atteints de TSA: à côté des effets GAP habituels au niveau des yeux, ils n'ont montré aucun effet Gap concomitant de la main lors du pointage des cibles. (Note de traduction: L'effet gap, dans lequel la cible centrale disparaît \; puis suit un
laps de temps de 200 ms , pendant lequel la fixation et l'attention
sont désengagées \; enfin une cible visuelle apparaît en périphérie déclenche des saccades occulaires automatiques)
Ce résultat a été interprété comme un signe supplémentaire de l'inefficacité de la coordination œil-main dans cette population de patients.
Extrait d'une étude comparant l'effet gap/overlap chez des personnes jeunes et âgées : "Nous avons étudié chez des sujets âgés en bonne santé (de 63 à 83 ans)
et des adultes (de 20 à 32 ans) les saccades, dans deux conditions :
d'une part la condition gap, dans laquelle la cible centrale disparaît
\; puis un laps de temps de 200 ms suit, pendant lequel la fixation et
l'attention sont désengagées \; enfin une cible visuelle apparaît en
périphérie. D'autre part, la condition overlap, pendant laquelle la
cible périphérique apparaît alors que la cible centrale est toujours
présente, le sujet devant alors désengager volontairement son attention
et sa fixation visuelle pour l'orienter vers la cible périphérique.
Ces paradigmes stimulent un déclenchement des saccades automatiques dans
le premier cas et contrôlé dans le second. La latence moyenne des
saccades (mesurée par vidéo-oculographie) était plus longue chez les
personnes âgées et ceci quelle que soit la condition. Néanmoins, le
sujet âgé comme le sujet jeune produisait des latences plus courtes dans
la condition gap que dans la condition overlap. De plus, dans la
condition gap, nous avons observé l'émergence d'un nombre considérable
de saccades réflexes à latence très courte (entre 80 et 120 ms, temps de
conduction minimal) appelées saccades express. Le taux d'apparition de
telles saccades était similaire chez les sujets jeunes et les sujets
âgés. Ces résultats suggèrent l'existence de deux circuits distincts,
l'un non sensible à l'âge (saccades express), l'autre subissant les
effets du vieillissement (saccades contrôlées). "
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