18 janvier 2018

L'utilisation d'antidépresseur pendant la grossesse et le risque de "trouble du spectre de l'autisme" et le trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention: revue systématique des études d'observation et considérations méthodologiques

Aperçu: G.M.
L'exposition aux antidépresseurs pendant la grossesse a été associée à un risque accru de "trouble du spectre de l'autisme" (TSA) et de trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention (TDAH) dans plusieurs études observationnelles. Les chercheurs ont effectué un examen systématique de ces études afin de mettre en évidence l'effet que de telles limites méthodologiques importantes ont sur ces analyses et d'envisager des approches pour la conduite, la communication et l'interprétation des études futures.Une revue de MEDLINE et d'EMBASE a identifié des études de cas-témoins, cohortes et fratries évaluant le risque de TSA et de TDAH avec prise d'un antidépresseur pendant la grossesse.
Un total de 15 études mesurant les TSA en tant que résultat (impliquant 3 585 686 enfants et 40 585 cas) et 7 études mesurant le TDAH comme résultat (impliquant 2 765 723 patients et 52 313 cas) ont été identifiées. Une variation de l'ajustement confusionnel existait entre les études. Les estimations des effets mis à jour pour l'association entre l'exposition des antidépresseurs maternels pendant la grossesse à toutes les femmes non exposées restaient statistiquement significatives pour les TSA (rapport des risques aléatoires ajusté [RaRR] 1,53, intervalle de confiance à 95% [IC] 1,31-1,78).  
Des associations significatives similaires ont été observées avec l'exposition aux antidépresseurs maternels avant la grossesse (RaRR 1,48, IC 95% 1,29-1,71) et l'exposition aux antidépresseurs paternels pendant la grossesse (1,29, IC à 95% 1,08-1,53), mais les analyses ont été limitées aux femmes ayant des antécédents de trouble affectif (1,18, IC 95% 0,91-1,52) et les études de fratries (0,96, IC 95% 0,65-1,42) n'étaient pas statistiquement significatives. 
Les associations correspondantes pour le risque de TDAH avec exposition étaient: RaRR 1,38, IC à 95% 1,13-1,69 (pendant la grossesse), RaRR 1,38, IC à 95% 1,14-1,69 (avant la grossesse), RaRR 1,71, IC à 95% 1,31-2,23 ( exposition paternelle), RaRR 0,98, IC à 95% 0,77-1,24 (femmes ayant des antécédents de trouble affectif) et RaRR 0,88, IC à 95% 0,70-1,11 (études de fratries).Les études observationnelles existantes mesurant le risque de TSA et de TDAH avec une exposition aux antidépresseurs sont hétérogènes dans leur conception. Les comparaisons classiques entre les femmes exposées et non exposées pendant la grossesse présentent un risque élevé de confusion résiduelle. 
 Des comparaisons alternatives et des conceptions fraternelles peuvent faciliter l'interprétation de la causalité et leur utilité nécessite une évaluation plus approfondie, y compris la compréhension des limites potentielles de la réalisation de méta-analyses avec de telles données.

BMC Med. 2018 Jan 15;16(1):6. doi: 10.1186/s12916-017-0993-3.

Antidepressant use during pregnancy and risk of autism spectrum disorder and attention deficit hyperactivity disorder: systematic review of observational studies and methodological considerations

Author information

1
Pharmacovigilance and Epidemiology Department, European Medicines Agency, 30 Churchill Place, Canary Wharf, London, E14 5EU, UK. Daniel.Morales@ema.europa.eu.
2
Division of Population Health Sciences, University of Dundee, Dundee, UK. Daniel.Morales@ema.europa.eu.
3
Pharmacovigilance and Epidemiology Department, European Medicines Agency, 30 Churchill Place, Canary Wharf, London, E14 5EU, UK.
4
Department of Medical Statistics, London School of Hygiene and Tropical Medicine, University of London, London, UK.

Abstract

BACKGROUND:

Antidepressant exposure during pregnancy has been associated with an increased risk of autism spectrum disorder (ASD) and attention deficit hyperactivity disorder (ADHD) in several observational studies. We performed a systematic review of these studies to highlight the effect that important methodological limitations have on such analyses and to consider approaches to the conduct, reporting and interpretation of future studies.

METHODS:

A review of MEDLINE and EMBASE identified case-control, cohort and sibling studies assessing the risk of ASD and ADHD with antidepressant use during pregnancy. Approaches to confounding adjustment were described. Crude and adjusted effect estimates for comparisons between antidepressant exposure during pregnancy vs. all unexposed women were first meta-analysed using a generic inverse variance method of analysis, followed by effect estimates for alternative pre-selected comparison groups.

RESULTS:

A total of 15 studies measuring ASD as an outcome (involving 3,585,686 children and 40,585 cases) and seven studies measuring ADHD as an outcome (involving 2,765,723 patients and 52,313 cases) were identified. Variation in confounding adjustment existed between studies. Updated effect estimates for the association between maternal antidepressant exposure during pregnancy vs. all unexposed women remained statistically significant for ASD (adjusted random-effects risk ratio [RaRR] 1.53, 95% confidence interval [CI] 1.31-1.78). Similar significant associations were observed using pre-pregnancy maternal antidepressant exposure (RaRR 1.48, 95% CI 1.29-1.71) and paternal antidepressant exposure during pregnancy (1.29, 95% CI 1.08-1.53), but analyses restricted to using women with a history of affective disorder (1.18, 95% CI 0.91-1.52) and sibling studies (0.96, 95% CI 0.65-1.42) were not statistically significant. Corresponding associations for risk of ADHD with exposure were: RaRR 1.38, 95% CI 1.13-1.69 (during pregnancy), RaRR 1.38, 95% CI 1.14-1.69 (during pre-pregnancy), RaRR 1.71, 95% CI 1.31-2.23 (paternal exposure), RaRR 0.98, 95% CI 0.77-1.24 (women with a history of affective disorder) and RaRR 0.88, 95% CI 0.70-1.11 (sibling studies).

CONCLUSIONS:

Existing observational studies measuring the risk of ASD and ADHD with antidepressant exposure are heterogeneous in their design. Classical comparisons between exposed and unexposed women during pregnancy are at high risk of residual confounding. Alternative comparisons and sibling designs may aid the interpretation of causality and their utility requires further evaluation, including understanding potential limitations of undertaking meta-analyses with such data.
PMID:29332605
DOI:10.1186/s12916-017-0993-3

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